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Mise jour: 27-Mar-2003 Publications OTAN

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Chapitre 12: La structure de commandement militaire
Le concept de Groupes de forces interarmées multinationales (GFIM)

Un GFIM est un groupe de forces multinationales et interarmées, organisé autour de tâches et destiné à pouvoir remplir la gamme complète des missions militaires de l'Alliance nécessitant l'intervention multinationale et interarmées d'un QG de GFIM dans le domaine du commandement et du contrôle. La participation d'éléments de pays non OTAN est possible.

Le concept de GFIM a été lancé à la fin de l'année 1993 et approuvé au Sommet de Bruxelles en janvier 1994. A cette occasion, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Alliance ont demandé que le développement du concept reflète également leur volonté de mettre à disposition des moyens de l'OTAN, sur la base de décisions prises cas par cas par le Conseil de l'Atlantique Nord, pour des opérations dirigées par l'Union de l'Europe occidentale (UEO), à l'appui de la construction de l'Identité européenne de sécurité et de défense. En outre, ils ont lié le développement du concept de GFIM à une coopération politico-militaire pratique dans le cadre du Partenariat pour la paix (PPP).

Les besoins auxquels ce concept devait répondre étaient liés à l'évolution du contexte de sécurité en Europe et à l'émergence de risques moins grands, mais différents et imprévisibles, pour la paix et la stabilité. Il a été convenu, en particulier, que les dispositions à arrêter en matière de sécurité devraient prévoir des formations militaires interarmées multinationales aisément déployables, adaptées à des tâches militaires spécifiques, notamment l'aide humanitaire, le maintien et l'imposition de la paix ainsi que la défense collective. Les forces requises varieraient selon les circonstances et devraient pouvoir être constituées rapidement et sur court préavis.

Les dispositions de commandement et de contrôle indispensables pour permettre à de telles forces d'opérer efficacement sont au cœur du concept de GFIM, qui a été mis au point pour répondre à ces besoins. La grande diversité des circonstances dans lesquelles les GFIM peuvent être amenés à intervenir se traduit par de grandes exigences au niveau des dispositions à prendre pour le commandement et le contrôle de telles opérations. C'est pourquoi le rôle d'un quartier général de GFIM revêt une importance cruciale. Un quartier général de GFIM sera constitué autour d'éléments centraux (les "noyaux") fournis par certains quartiers généraux "d'origine" appartenant à la structure de commandement. Il sera renforcé par des éléments qui proviendront d'autres quartiers généraux de l'OTAN, ainsi que par des apports des pays membres et des pays partenaires contributeurs, selon les besoins, en adoptant une approche modulaire, afin de répondre aux besoins spécifiques des diverses missions.

Le concept de GFIM a été mis à l'essai à plusieurs reprises, par exemple en novembre 1997, dans le cadre de l'exercice Allied Effort, auquel un certain nombre de pays partenaires ont participé en tant qu'observateurs, et en mars 1998, au cours de l'exercice Strong Resolve, auquel les pays partenaires ont pris part et à l'occasion duquel ils ont été intégrés dans toute la structure des GFIM. Le but de ces essais était de vérifier la validité du concept évolutif de quartiers généraux de GFIM.

En se fondant sur ces essais et sur d'autres analyses d'état-major liées à la question, l'Alliance a entamé la mise en œuvre du concept de GFIM en 1999. Ce processus, qui implique l’obtention des quartiers généraux et de tous les moyens nécessaires en matière de commandement, de contrôle et de communication, devrait être évalué pour la fin de l’année 2004. Le processus de mise en œuvre prend pleinement en compte les enseignements tirés des opérations dirigées par l’OTAN en ex-Yougoslavie. La formation des personnels des quartiers généraux contribuant aux GFIM et la dotation de ces derniers en matériels se poursuivent également. La de mise en œuvre du concept, dotera l'Alliance d'un important outil de gestion des crises au XXIe siècle.