Coopération avec l’Union africaine

Contexte et principaux domaines de coopération entre l’OTAN et l’UA

La coopération entre l’OTAN et l’UA est essentiellement pragmatique et orientée par des demandes de soutien de l’Union africaine dans des domaines très spécifiques. En mars 2020, il a été décidé que le soutien opérationnel, le soutien à la formation et l’aide structurelle constitueraient les principaux domaines de coopération entre les deux organisations.

Au sommet de Varsovie, en 2016, les dirigeants des pays de l’OTAN se sont engagés à renforcer la coopération politique et pratique avec l’Union africaine. Dans le même temps, les Alliés ont approuvé le cadre de l’OTAN pour le sud, qui vise à intégrer et à rationaliser son approche face aux défis en mettant l’accent sur l’amélioration des capacités et le renforcement de l’anticipation et de la réaction, et en stimulant ses partenariats régionaux ainsi que ses efforts de renforcement des capacités. En novembre 2019, l’OTAN et l’UA ont signé un accord visant à renforcer leur partenariat politique et pratique et, en mars 2020, les Alliés ont approuvé des initiatives de coopération supplémentaires, l’objectif étant de faire mûrir progressivement la relation entre les deux organisations, la faisant passer du stade du soutien ponctuel à celui du partenariat pratique substantiel.

Soutien opérationnel

Après que l’OTAN a contribué à la mission de l'UA au Soudan en 2005, celle-ci a lancé, en janvier 2007, un appel général à tous ses partenaires, dont l'OTAN, concernant un appui financier et logistique à sa mission en Somalie (AMISOM). Plus tard, en mai 2007, elle s'est adressée spécifiquement à l’OTAN pour lui demander d'apporter un soutien dans le domaine du transport aérien stratégique aux États membres de l'UA disposés à déployer des forces en Somalie dans le cadre de l'AMISOM. En juin 2007, le Conseil de l’Atlantique Nord a marqué son accord de principe pour répondre positivement à cette demande, et le soutien de l’OTAN a été initialement autorisé jusqu’en août 2007. Le soutien dans le domaine du transport maritime stratégique a été demandé plus tard, et le Conseil de l’Atlantique Nord a marqué son accord de principe pour répondre positivement à cette demande en septembre 2009.

Les demandes de soutien au transport aérien et maritime stratégique formulées par l’UA au profit de l’AMISOM (remplacée, en avril 2022, par la Mission de transition de l’Union africaine en Somalie (ATMIS)), ont été renouvelées chaque année.

Soutien à la formation

Formation et entraînement

L’OTAN donne au personnel de l’UA la possibilité de participer à des stages de l’École de l’OTAN à Oberammergau (Allemagne) et du Collège de défense de l’OTAN à Rome (Italie). Dans le cadre d’un processus graduel visant à faire correspondre ses domaines d'intérêt avec les domaines d'expertise de l’OTAN, l'UA peut en outre accéder aux compétences et au savoir-faire que recèlent les centres d’excellence accrédités par l’OTAN.

Ces possibilités de formation et d’entraînement sont proposées en fonction des besoins de l’UA et de la disponibilité des établissements de formation de l’OTAN. En moyenne, 20 stagiaires de l’UA sont parrainés chaque année dans les lieux de formation de l’OTAN.

Formations itinérantes

Depuis 2015, suite à une demande de l'UA, l'OTAN propose des formations dédiées aux officiers de l’Union africaine au travers de METT, qui dispensent des stages sur mesure en Afrique. L’OTAN, qui a progressivement augmenté le nombre de stages METT proposés, en organise trois ou plus chaque année. La configuration METT permet d’atteindre un public plus vaste. Les participants sont des membres du personnel de l’UA et des sièges des Communautés économiques régionales, qui sont la cheville ouvrière du développement de la force continentale de l’Afrique, à savoir la FAA. En moyenne, 30 stagiaires de l’UA participent à chaque session de formation.

Aide structurelle

L’OTAN fournit une aide structurelle à l’UA en détachant des experts au siège de celle-ci, en Éthiopie, et plus particulièrement à la Division des opérations de soutien de la paix. Ces experts ont apporté des contributions importantes dans les domaines prioritaires de l’UA. Travaillant main dans la main avec leurs homologues de l’UA, ils partagent leurs connaissances et leur savoir-faire en matière de planification dans divers domaines, comme le milieu maritime, la finance, le suivi, les acquisitions, la coordination des mouvements aériens, les télécommunications, l'informatique, la logistique, les ressources humaines, la gestion du personnel militaire et la planification de circonstance. Les experts de l'OTAN apportent leur soutien pendant une période de six à douze mois, renouvelable à la demande de l'UA. Les demandes de l’UA, formulées sur une base annuelle, peuvent varier d’une année à l’autre en fonction des priorités. La demande la plus récente concerne un soutien en matière de planification stratégique et de planification de mouvements et d’exercices.

L’OTAN fournit également, à la demande de l’UA, un soutien au concept de FAA en mettant à disposition des experts et des formateurs. La FAA, qui sera déployée en Afrique en période de crise, s’inscrit dans le cadre des efforts que l’UA entreprend afin de développer des capacités de maintien de la paix à long terme ; elle incarne le dispositif continental de sécurité, disponible sur appel, imaginé par l’UA. Les connaissances en matière de doctrine et l’expérience pratique que l’OTAN a acquises au travers de sa Force de réaction et de sa Force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation sont précieuses pour l’UA, qui pourra en tirer parti pour faire progresser le concept de FAA. L’OTAN a ainsi organisé des programmes d’homologation/d’évaluation et de formation pour le personnel de l’UA, à l'appui de l’état de préparation opérationnelle de la FAA. Elle a également formé des responsables de l’UA participant à des exercices militaires, mis à disposition des experts militaires qui apportent une aide dans le cadre des procédures d’évaluation et de retour d'expérience liées aux exercices, et fourni un soutien pour divers ateliers préparatoires de la FAA destinés à développer les concepts liés à celle-ci. En outre, l’Alliance s’emploie tout particulièrement à apporter un soutien à la base logistique continentale de la FAA implantée à Douala (Cameroun), pour que celle-ci atteigne sa capacité opérationnelle totale.

Représentation de l’OTAN à Addis-Abeba

Bureau de liaison de l’OTAN

L’OTAN a un bureau de liaison au siège de l’UA, bureau qui comprend un officier de liaison militaire de haut rang, un adjoint et une personne de soutien. À la demande de l’UA, il met à disposition des experts, qui travaillent au Département des Affaires politiques, de la paix et de la sécurité de l’UA, aux côtés de leurs homologues africains. L’officier de liaison militaire de haut rang de l'OTAN est le coordonnateur principal des activités menées par l’Alliance avec l’UA ; il est aussi l’interlocuteur privilégié de l’OTAN dans ce cadre. L’ampleur de la présence de l’OTAN sur le terrain à Addis-Abeba dépend des demandes de l’UA et de la disponibilité des ressources devant être fournies par les Alliés.

Ambassade point de contact de l'OTAN

À tour de rôle, les ambassades des pays de l’OTAN à Addis-Abeba assurent un soutien diplomatique en qualité d'ambassade point de contact officielle de l’OTAN auprès de l’UA. L'ambassadeur accueille régulièrement d'autres ambassadeurs et attachés de défense de pays de l’OTAN en poste à Addis-Abeba, afin de partager avec eux des informations sur les activités menées par l’OTAN avec l’UA. À l’heure actuelle, c’est l’ambassade du Canada qui remplit cette fonction.

Autres contacts au niveau exécutif à Addis-Abeba

Pour ce qui est des activités menées avec l’UA, l’officier de liaison militaire de haut rang de l’OTAN basé à Addis-Abeba travaille en coordination avec les attachés de défense des pays de l’Alliance, avec les partenaires bilatéraux et avec les autres organisations internationales basés dans la capitale, notamment l’Organisation des Nations Unies et l’Union européenne.

Évolution du soutien de l’OTAN à l’UA

Entamée en 2005 lorsque l’OTAN a fourni un soutien logistique à l’UA pour que celle-ci puisse élargir sa mission au Darfour, la relation entre l’OTAN et l’UA a évolué au fil du temps.

• 2005 – L’OTAN apporte un soutien dans le domaine du transport aérien stratégique à la Mission de l’UA au Soudan.
• 2007 – Les Alliés décident de fournir des moyens de transport aérien stratégique à l’appui de l’implication de l’UA en Somalie (AMISOM) et en 2009, ils décident de fournir des capacités de transport maritime stratégique.
• 2011 – Le président de la Commission de l’UA, Jean Ping, vient deux fois en visite à l’OTAN dans le contexte de l’opération Unified Protector, opération sous mandat de l’ONU destinée à protéger les populations et les zones civiles menacées d’attaque en Libye.
• 2014 – Le commissaire de l’UA pour la paix et la sécurité, l’ambassadeur Smaïl Chergui, vient en visite au siège de l’OTAN et signe l'accord technique sur la coopération entre l’OTAN et l’UA.
• 2015 - L’OTAN ouvre son bureau de liaison au siège de l’UA à Addis­Abeba.
• 2015 – L’OTAN et l’UA entament un programme annuel d’entretiens de travail entre militaires.
• 2015 – L’OTAN améliore son offre de formations itinérantes aux officiers de l’UA.
• 2016 – Au sommet de Varsovie, les dirigeants des pays de l’OTAN décident de renforcer encore la coopération politique et pratique de l’Alliance avec l’UA.
• 2019 – Un accord de coopération est signé en vue de renforcer le partenariat et d’opérer un rapprochement entre l’OTAN et l’UA.
• 2020 – L’OTAN et l’UA conviennent d'une nouvelle série de mesures visant à approfondir encore leur coopération.
• 2021 – Un plan de coopération OTAN-UA visant à renforcer progressivement la coopération militaire entre les deux organisations a été proposé à l’UA.
• 2021 – Le commissaire de l’UA aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité, M. l’ambassadeur Bankole Adeoye, vient en visite au siège de l’OTAN.