L'OTAN et ses partenaires débattent de non-prolifération et de désarmement en Suisse
La dixième conférence annuelle de l’OTAN sur la maîtrise des armements, le désarmement et la non-prolifération dans le domaine des armes de destruction massive (ADM), l'une des plus importantes activités d'ouverture de l'OTAN associant États membres de l'Alliance et partenaires du monde entier, s'est tenue à Interlaken (Suisse) les 23 et 24 juin.
Cette activité, organisée pour la première fois par un pays partenaire, a rassemblé des délégués venus de 50 pays des cinq continents et d'organisations internationales de premier plan. Le président de la Confédération suisse, Didier Burkhalter, et le secrétaire général délégué de l'OTAN, Alexander Vershbow, ont ouvert la conférence.
“Pour ce qui est de la maîtrise des armements, du désarmement et de la non-prolifération dans le domaine des ADM, l'OTAN n'est pas l'un des acteurs les plus visibles. Mais l'Alliance est un forum unique pour des consultations informelles, non officielles, entre responsables et experts des pays de l'Alliance, des pays partenaires et d'autres pays et organisations”, a souligné l'ambassadeur Vershbow. “Pour moi, il est très significatif que la Suisse, pays neutre, soit le premier des partenaires de l'OTAN à organiser cette conférence annuelle, et que tant de pays et d'organisations soient représentés ici aujourd'hui”, a-t-il ajouté.
Renforcer la non-prolifération
Le secrétaire général adjoint pour les défis de sécurité émergents, l'ambassadeur Sorin Ducaru, a présidé ce forum global qui a fourni l'occasion d'un dialogue informel, ouvert et approfondi sur des questions d'actualité en matière de maîtrise des armements et de désarmement, parmi lesquelles :
- les défis de la prolifération régionale au Moyen-Orient et en Asie du Nord-Est ;
- l'avenir des régimes multilatéraux de non-prolifération à la lumière de la crise en Ukraine/Crimée ;
- le retrait des armes chimiques se trouvant en Syrie, et le point de vue de l'OTAN ;
- les contributions de l’OTAN et les activités d'autres organisations internationales en matière de maîtrise des armements, de désarmement et de non-prolifération dans le domaine des ADM.
Les délégués ont également fait le point sur les efforts pour faire du Moyen-Orient une zone exempte d'armes nucléaires et de toute autre ADM, et ils ont réfléchi aux moyens de renforcer le cadre juridique international pour la non-prolifération, dans la perspective en particulier de la préparation de la conférence d'examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires de 2015.
Participaient à l'événement 21 orateurs de marque des pays de l'OTAN, des pays partenaires et d'organisations internationales comme l'ONU et l'Union européenne. L'ambassadeur Ahmet Üzümcü, directeur général de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), organisation lauréate du prix Nobel de la Paix en 2013, a prononcé une allocution. Les délégués se sont félicités de l'annonce, confirmée pendant la conférence par un représentant de l'OIAC, du retrait de Syrie des armes chimiques déclarées.
Le Qatar, l'un des partenaires de l'Initiative de coopération d'Istanbul lancée par l'OTAN, a déclaré son intention d'accueillir la conférence de l'an prochain, qui sera la première jamais organisée en dehors d'Europe.
La conférence d'Interlaken a réuni des représentants des pays membres de l'OTAN et des représentants de pays partenaires du monde entier, y compris du Partenariat pour la paix, du Dialogue méditerranéen, de l'Initiative de coopération d'Istanbul, ainsi que de pays du sud et de l'est de l'Asie, d'Australie et d'Amérique latine.
Les précédentes conférences sur les défis liés à la prolifération des ADM se sont tenues à Rome (2004), à Sofia (2005), à Vilnius (2007), à Berlin (2008), à Varsovie (2009), à Prague (2010), à Bergen (2011), à Budapest (2012) et à Split (2013).