Un événement
d'une importance majeure se produit le 30 mai 1982 lorsque l'Espagne
devient le seizième membre de l'Alliance. Le Conseil de l'Atlantique
Nord marque sa satisfaction devant ce nouveau signe de la vitalité
durable d'une Organisation qui réunit des pays libres, inspirés
par des valeurs communes de démocratie pluraliste, de liberté
individuelle, de dignité humaine, d'autodétermination et de
règne du droit.
En juin
1982, le Conseil tient une réunion au sommet à Bonn. Les dirigeants
publient une déclaration dans laquelle ils présentent un programme
en six points pour la paix dans la liberté. Ce programme appelle
l'Union soviétique à montrer plus de retenue et un plus grand
sens des responsabilités pour que l'Est et l'Ouest puissent nouer
des relations plus constructives. Il répond aussi aux objectifs
poursuivis par l'Alliance dans les négociations sur la maîtrise
des armements conventionnels et nucléaires, et dans le domaine
des droits de l'homme et du respect des principes et dispositions
de l'Acte final d'Helsinki.
Après son
élection en janvier 1981, le président Reagan lance un programme
ambitieux qui a pour but de renforcer le potentiel militaire
des Etats-Unis, en invoquant le fait que des accords sur la
maîtrise des armements ne peuvent être négociés dans une position
de faiblesse. Les Européens, sans douter de la nécessité d'une
évolution dans ce sens, prouvent un certain malaise devant
la rhétorique employée car ils craignent que le fait de présenter
l'Union soviétique comme
"le fléau du monde moderne", ne fasse que compliquer davantage
les relations entre l'Est et l'Ouest.
En outre,
à mesure qu'approche la date du déploiement des missiles Pershing
et des missiles de croisière, le débat sur la politique nucléaire
de l'Alliance commence à s'animer, en particulier dans les pays
où les missiles doivent être basés, à savoir la Belgique, la
République fédérale d'Allemagne, les Pays-Bas, le Royaume-Uni,
et l'Italie. Les campagnes en faveur du désarmement nucléaire
se développent et l'on assiste à une prolifération des groupements
de protestation et des manifestations de grande ampleur qui ébranlent
le soutien que l'opinion publique avait toujours accordé à l'Alliance.
Malgré une pression considérable de la part de l'opinion publique
et des Soviétiques, l'Alliance tient bon.
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