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Updated: 29-May-2002 NATO Speeches

Rome,
Italy
28 May 2002

Statement

by Jean-Claude Juncker,
Prime Minister of Luxembourg
at the Summit Meeting of NATO and Russia
at the level of Heads of State and Government

Mon père, né en 1924, quelques années après la première guerre mondiale, a été obligé - ainsi allait le monde - à devenir soldat contre son gré pendant la Deuxième Guerre mondiale et ensemble avec les hommes et les femmes de sa génération, il a contribué à faire de la réconciliation de l'Europe occidentale une réalité perceptible pour ses enfants.

Moi, je suis né trente années plus tard, en 1954, peu de temps après Tony Blair qui est visiblement plus âgé que moi. J'ai vu, jeune garçon, gosse, les traces dans nos villes et villages de la Deuxième Guerre mondiale et j'ai vu, jeune, dans les visages de ceux qui étaient revenus des champs de bataille, les blessures de guerre qui continuaient à accabler ces hommes et ces femmes. J'ai grandi dans l'atmosphère européenne d'après la deuxième guerre qui était une atmosphère de guerre froide.

Certes, la lecture du monde était beaucoup plus simple qu'aujourd'hui. Il y avait le camp des bons et il y avait le camp des mauvais et par conviction et par cheminement national et individuel, nous savions spontanément où nous placer, où nous ranger, où prendre place. Pour simple qu'il fut, ce monde était très dangereux, angoissant, n'ouvrant pas de perspectives aux jeunes que nous étions.

Aujourd'hui, la lecture du monde est devenue plus compliquée. Il y a de nouveaux défis, la menace énorme du terrorisme qui reste une menace non seulement pour les Etats-Unis mais pour l'humanité, combats de tous les jours et pour plusieurs années encore. La lecture du monde est devenue plus compliquée, mais les perspectives sont devenues des perspectives heureuses parce que sur notre continent l'angoisse est en train de s'évader. Les jeunes sont pleins d'espoir. Nous savons aujourd'hui que ceux qui sont nos enfants, ceux qui sont de la génération d'après nous, ne connaîtront plus la guerre en Europe.

Alors, un heureux concours de circonstances autobiographiques fait qu'aujourd'hui nous soyons devenus les notaires de cette réconciliation entre les deux parties de l'Europe. Notaires et acteurs et bénéficiaires pour toujours des résultats de cette réconciliation entre les deux paix de l'Europe. Alors moi, plus jeune que d'autres, je voudrais rendre hommage à ceux qui ont rendu tout cela possible, ceux qui ont libéré l'Europe à la fin de la Deuxième Guerre, ceux qui se tenaient solidairement à ses côtés pendant des décennies dangereuses et vacillantes, au Président de la Fédération de Russie, qui a pris sur lui de faire ce pas important qui fut un pas continental.

Cette journée romaine est une bonne journée pour l'Europe, pour la solidarité transatlantique et pour les jeunes de demain. Ceux qui, aujourd'hui, à travers le monde, s'affrontent en de très stupides adversités, devraient parfois jeter un regard sur cette Europe qui a su tirer les leçons de l'histoire, ensemble avec les Russes et nos amis d'outre-Atlantique.

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