Elements
d'Intervention
par
Dominique Galouzeau de Villepin,
Ministre des Affaires Etrangères de la France
à la session ministérielle de la Commission
OTAN-Ukraine
Depuis la signature il a cinq ans de la Charte de Partenariat
distinctif entre l'OTAN et l'Ukraine, qui a consacré
la reconnaissance des responsabilités et du rôle
stratégique de l'Ukraine sur le continent européen,
nos relations ont connu un développement continu, qu'il
s'agisse de leur dimension politique ou pratique.
Nous avons établi, dans le cadre de la Commission OTAN/Ukraine,
un dialogue et une concertation politique réguliers sur
une large gamme de questions de sécurité d'intérêt
commun.
Comme il se doit entre partenaires qui se respectent mutuellement,
nous avons eu, ponctuellement, les discussions nécessaires
lorsque notre responsabilité conjointe pour la paix et
la stabilité étaient en jeu, ce qui nous a permis
de surmonter des différences de vues lorsqu'elles existaient.
Il nous faut continuer à coopérer pour un retour
durable à la stabilité dans les Balkans.
Nous nous sommes engages dans un grand nombre de coopérations
militaires et de défense, sur le développement
de l'interopérabilité, la restructuration des
forces armées en Ukraine, les aspects économiques
de la défense, y compris la conversion des personnels
dégagés des cadres ou la reconversion de bases
militaires.
Tout ceci représente des centaines de projets bilatéraux
ou multilatéraux et un fort investissement de la part
de nos experts, aussi bien à Evere que dans nos capitales.
Nous nous attachons à présent à mieux coordonner
toutes ces actions qui concourent à des objectifs communs.
Pour l'Ukraine, il ne s'agit pas seulement d'absorber un catalogue
de coopérations déclinées selon les procédures
du Partenariat mais de démontrer qu'elle est capable
de les traduire en réformes internes. Certaines de ces
réformes, et parmi les plus importantes, comme l'évolution
vers un contrôle plus démocratique des forces armées,
ne peuvent en effet dépendre de l'assistance technique
venue de l'extérieur.
Aussi important soit-il, l'acquis de nos cinq années
de coopération n'épuise pas toutes les potentialités
de la Charte de Madrid. Notre dialogue politique, en particulier,
est encore trop souvent empreint de formalisme.
Dans la perspective du Sommet de Prague, nous devons examiner
l'avenir de notre " partenariat distinctif " et explorer
les voies permettant de lui donner un nouvel élan. En
effet, face aux nouveaux défis, la concertation entre
l'OTAN et l'Ukraine sur l'ensemble des questions de sécurité
européenne est plus que jamais nécessaire.
Nous souhaitons que nos représentants à la Commission
OTAN/Ukraine, lorsqu'ils se retrouveront à votre invitation
à Kiev en juillet pour célébrer le cinquième
anniversaire de la Charte de Madrid, puissent engager des travaux
en vue de nouveaux progrès qui permettraient la mise
en oeuvre à la fois plus ambitieuse et plus complète
de ce texte fondateur. Nous souhaitons que ces progrès
répondent aux aspirations de l'Ukraine à poursuivre
son rapprochement avec l'OTAN.
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