En stratégie et dans les opérations militaires, l’excès de confiance en soi est une erreur fatale. Comme la Russie l’a appris à ses dépens en Ukraine, surestimer ses propres capacités et sous-estimer celles de l’ennemi peut mener droit à l’échec. Une leçon qui vaut aussi pour l’OTAN, laquelle ne peut pas partir du principe qu’elle gardera toujours l’avantage sur le plan stratégique.
S’il est une chose qui ressort clairement du concept stratégique 2022 de l’OTAN, document appelé à guider l’action de l’Alliance pendant la prochaine décennie, c’est que la zone euro-atlantique n’est pas en paix. Ce texte désigne des menaces immédiates : la Russie, « menace la plus importante et la plus directe » pour les Alliés, et le terrorisme, « menace asymétrique la plus directe ». Russie comme groupes terroristes, de même que d’autres acteurs malveillants et adversaires potentiels, étudient depuis un certain temps les forces et les faiblesses de l’OTAN. Par exemple, la Russie justifie souvent ses actes d’agression en évoquant diverses opérations de gestion de crise menées par l’OTAN ou les « révolutions de couleur » en Europe orientale, qu’elle impute à l’Occident. La Chine a quant à elle indiqué que la première guerre en Iraq, en 1991, et la révolution dans les affaires militaires conduite par les États-Unis comptaient parmi les principaux déclencheurs de sa frénésie de modernisation militaire.

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, présente le concept stratégique 2022 au sommet de Madrid, tenu les 29 et 30 juin 2022. Crédit : Norsk Utenrikspolitisk Institut.
Parlant de la Chine : dans ce même document, l’OTAN reconnaît pour la première fois les « défis systémiques » à long terme que pose ce pays. Déjà détentrice de la plus grande marine au monde (avec plus de 350 navires), elle aspire à devenir la première économie mondiale d’ici 2030, à tripler son arsenal nucléaire à l’horizon 2035 et à disposer d’une armée de rang mondial d’ici 2049. Par ces actions, elle cherche à changer l’ordre international fondé sur des règles pour le façonner à son image.
À ces premiers éléments, il faut ajouter de nouveaux acteurs et de nouvelles technologies qui sont en train de changer la donne à l’échelle mondiale. À titre d’exemple, l’espace, domaine stratégique qui était autrefois la chasse gardée d’une poignée de puissances spatiales, abrite aujourd’hui des milliers de satellites et est même devenu le terrain de jeu de quelques individus superpuissants tels que Jeff Bezos et Elon Musk. Le big data, l’IA, les systèmes automatisés et autonomes et d’autres nouvelles technologies commencent à pénétrer tous les aspects de la société, jusqu’aux opérations militaires. Comme l’a expliqué le commandant suprême allié Transformation, le général Philippe Lavigne, « le conflit en Ukraine montre que la guerre du futur se fera probablement à un rythme plus rapide et dans des environnements fortement contestés ». En Ukraine, on assiste à la toute première utilisation de certains armements, comme les missiles hypersoniques (tirés par la Russie), ainsi qu’à des emplois innovants d’armements existants, par exemple avec le logiciel ukrainien GIS Arta, conçu sur le modèle de l’application Uber. Des acteurs de la société civile et du secteur privé participent même activement aux opérations : Microsoft s’est employé à renforcer les moyens de cyberdéfense ukrainiens et le collectif Anonymous a causé des ravages dans le cyberespace russe.

En Ukraine, certains armements sont utilisés pour la toute première fois, comme les missiles hypersoniques (tirés par la Russie), tandis que d’autres sont employés de manière innovante, par exemple avec le logiciel ukrainien GIS Arta (en photo), conçu sur le modèle de l’application Uber.
Face à ces évolutions, il est essentiel que l’OTAN apprenne à mieux se connaître et à identifier les points forts et les points faibles de l’Alliance — un travail d’introspection tout aussi important que l’analyse des atouts et des vulnérabilités de l’adversaire si elle compte garder une longueur d’avance sur l’évolution de la menace (c’est-à-dire sur les fluctuations de l’intensité de menaces données sur une longue période) et modeler l’environnement de sécurité à son avantage. Cet impératif intemporel, qu’on appelle aujourd’hui supériorité cognitive, a été théorisé par Sun Tzu il y a 2 500 ans : « Connaissez l’ennemi et connaissez-vous vous-même ; en cent batailles vous ne courrez jamais aucun danger ».
En 2021, les chefs d’État et de gouvernement des pays de l’Alliance ont explicitement reconnu cet impératif en s’engageant à mettre en œuvre le concept-cadre de l’OTAN sur la capacité à combattre, une vision pour le développement de l’instrument de puissance militaire de l’Organisation au cours des vingt prochaines années. Selon la doctrine alliée interarmées, les actions menées dans les différents milieux (maritime, terrestre, aérien, spatial et cyber) produisent des effets dans les champs physique, virtuel et cognitif. Le mot « supériorité» désigne communément le fait d’être meilleur, plus rapide ou plus grand que les autres. La supériorité cognitive, dans un contexte OTAN, peut donc être définie comme la capacité d’exceller dans la compréhension de la situation et dans la prise de décision, et, partant, de surclasser l’adversaire en déjouant ses plans et en contrecarrant ses manœuvres sur le terrain. En d’autres termes, il s’agit d’être en mesure d’acquérir plus rapidement une connaissance plus vaste et plus fine de l’environnement opérationnel, de l’adversaire et de soi-même, et de mettre en place un processus décisionnel plus efficace que celui de l’adversaire. Cette vision est résolument axée sur l’adversaire : l’OTAN doit disposer d’un instrument de puissance militaire lui permettant de surpasser ses ennemis par l’analyse, afin de pouvoir prendre et garder l’avantage lorsqu’il s’agit de façonner et de contester l’environnement de sécurité sous le seuil du conflit armé, et lorsqu’il s’agit de faire la guerre.
Qu’est-ce que la supériorité cognitive ? En bénéficions-nous ? Comment le savoir ?
La recherche de la supériorité cognitive suppose de mener un certain nombre d’activités réparties en trois grandes catégories : connaître, comprendre, et prendre l’avantage.
Connaître la situation implique de prendre conscience de son environnement : il s’agit d’acquérir, de stocker et d’exploiter des informations, des données et des éléments de renseignement par divers moyens. L’objectif est de recueillir des informations non seulement sur nos adversaires et sur nos propres forces, mais aussi sur nos partenaires, sur les autres entités internationales et non gouvernementales, sur les acteurs neutres ou criminels, etc. — qui, combien et où sont-ils, quand agissent-ils, quels liens entretiennent-ils entre eux ? Il faut s’intéresser à leur posture militaire, à leurs effectifs, au positionnement et à la structure de leurs forces ainsi qu’à divers autres facteurs d’ordre stratégique (politiques, sociétaux/démographiques et économiques). Les professionnels du renseignement se plaisent à dire que tout événement est soit un succès politique, soit un échec du renseignement. L’architecture du renseignement à l’OTAN se compose de quelque 70 services nationaux de renseignement et de sécurité, d’entités OTAN de fusionnement du renseignement, et de capacités ISR (renseignement, surveillance et reconnaissance) avancées présentes dans tous les milieux. Bien entendu, l’OTAN a déjà une très bonne connaissance de la « situation ennemie » (filtre rouge), comme l’a très bien montré la quantité sans précédent de renseignement partagé par les États-Unis à l’approche de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Mais il y a toujours une marge d’amélioration : l’OTAN peut faire encore mieux, notamment en tirant parti des nouvelles technologies et de la transformation numérique.

Connaître la situation implique de prendre conscience de son environnement : il s’agit d’acquérir, de stocker et d’exploiter des informations, des données et des éléments de renseignement par divers moyens. En photo, un aéronef du système AGS (capacité alliée de surveillance terrestre de l’OTAN), qui permet à l’Organisation d’avoir une image complète de la situation sur le terrain et d’être à la pointe de ce qui se fait en matière de renseignement, de surveillance et de reconnaissance (ISR).
Crédit : © Northrop-Grumman
Comprendre la situation consiste à donner du sens aux informations recueillies, c’est-à-dire à les transformer en connaissances concrètes. L’objectif est de comprendre ce que les différents acteurs prévoient de faire, leur manière de penser, de prendre des décisions et d’opérer, ainsi que leurs points forts et leurs points faibles. Cela suppose notamment d’appréhender leur vision et leur stratégie à long terme, leur culture stratégique, leurs comportements, leur conception de l’art opératif, les tendances s’agissant du développement à long terme de leurs capacités de combat, leurs objectifs pour ce qui est des technologies, leurs arrangements en matière de commandement et de contrôle, etc. On pourrait faire valoir que l’OTAN, en dépit des énormes investissements qu’elle a consentis dans la disponibilité opérationnelle et la préparation ces dix dernières années, a parfois été surprise et « choquée » par certains événements. Et de fait, l’OTAN et les Alliés ont du mal à percevoir clairement la réflexion stratégique, les intentions et le point de vue de leurs adversaires, en particulier lorsque ceux-ci, à l’instar des talibans, ont un système de valeurs et de croyances radicalement différent du leur. De même, l’Alliance n’a sans doute pas pris la juste mesure de l’ampleur que la Russie entendait donner à son invasion de l’Ukraine, ni des motivations et des intentions de Moscou, et les Alliés ne comprennent peut-être pas toute la portée de la stratégie de la Chine et de ses intentions aux niveaux régional et mondial. Cela étant, on notera que l’OTAN commence à prendre conscience de l’ampleur colossale et de l’urgence du défi que représente le travail de compréhension du système de pensée, des modes opératoires et de la façon de combattre de pays comme la Russie ou la Chine ou encore des groupes terroristes.
Prendre l’avantage cognitif suppose d’agir : il faut transformer la connaissance et la compréhension de la situation en avantage décisionnel par rapport à l’adversaire. Il s’agit de faire en sorte que l’OTAN ait une compréhension de la situation plus vaste et plus fine que celle de son adversaire, qu’elle l’acquière plus rapidement et que ses mécanismes de prise de décision soient plus efficaces, afin qu’elle puisse toujours conserver l’initiative et garder une longueur d’avance sur son adversaire aux niveaux stratégique, opératif et tactique. Elle pourra alors atténuer les menaces, les risques et les faiblesses qu’elle aura décelés, tout en tirant parti de ses points forts et des opportunités qui se présentent, et elle pourra accélérer les progrès dans des domaines technologiques et capacitaires spécifiques, tout en intégrant dans ses capacités d’autres instruments, non militaires. L’OTAN a depuis très longtemps une longueur d’avance ; après la Guerre froide, elle a joué un rôle décisif dans la mise en place du système de sécurité euro-atlantique, en particulier au travers de ses élargissements, de ses partenariats et de ses opérations de gestion de crise. Toutefois, cette avance est en train de s’amenuiser, pour toutes les raisons énumérées précédemment. Dans le contexte actuel de compétition permanente entre acteurs multiples, l’OTAN et les Alliés éprouvent des difficultés à transformer leur connaissance et leur compréhension de la situation en véritable avantage, notamment parce que leur position dominante est contestée par des acteurs comme la Russie et la Chine dans différents milieux et secteurs socioéconomiques.
Comment parvenir à prendre l’avantage ?
Les trois éléments fondamentaux susmentionnés – connaître, comprendre, prendre l’avantage – constituent une bonne base pour l’élaboration d’une feuille de route vers la supériorité cognitive.
Premièrement, l’OTAN devrait favoriser le partage des connaissances dont les Alliés disposent déjà. En effet, les Alliés recueillent et possèdent, à titre individuel ou collectif, de très grandes quantités de données et d’informations, mais celles-ci sont souvent extrêmement cloisonnées, que ce soit au niveau des pays, des milieux ou des armées. Ajoutons à cela le fait que le recueil d’informations, le filtrage des informations erronées, le stockage des données et leur exploitation présentent un certain nombre de difficultés, et on comprend vite que le défi pour l’OTAN consiste à trouver un juste équilibre entre protection de l’information et partage de celle-ci. Compte tenu du degré d’agressivité des activités de recueil de renseignement que mènent la Russie, la Chine et d’autres acteurs, la solution n’est pas forcément de partager davantage : les informations concernant certains domaines, comme la sécurité opérationnelle ou la dissuasion nucléaire, doivent être placées sous haute protection. Toutefois, les Alliés pourraient éliminer certaines entraves politiques au partage des données brutes et des informations, en partant du principe que celles-ci doivent être partagées de manière proactive à moins qu’il n’y ait une bonne raison de ne pas le faire, et ils pourraient également renforcer leurs capacités pour ce qui est du renseignement de source ouverte. Leurs travaux en matière de transformation numérique seraient une occasion rêvée de le faire. S’ils veulent avoir une bonne connaissance de la situation dans tous les milieux, ils doivent en outre continuer de connecter entre eux les capteurs des différentes armées au niveau national, et entre tous les milieux d’opérations à l’échelle de l’Alliance (« depuis le fond des mers jusqu’à l’espace »). L’OTAN doit également mettre au point une approche minimale commune – éventuellement sous la forme d’un concept de guerre cognitive – pour la protection contre les subterfuges et la désinformation.
Deuxièmement, l’OTAN devrait mieux connaître son adversaire que celui-ci ne la connaît, et veiller en outre à ce que l’adversaire ne la connaisse pas mieux qu’elle ne se connaît elle-même. Jusqu’à présent, l’Organisation ne s’est pas montrée particulièrement douée pour ce qui est de mener une réflexion critique sur ses propres performances ; l’Alliance doit apprendre à mieux identifier ses lacunes, sans avoir peur de regarder la réalité en face. Les Alliés connaissent leurs stratégies nationales, l’état de leurs forces armées et leurs plans de développement capacitaire. L’OTAN peut se faire une idée de ces éléments au travers du processus OTAN de planification de défense (NDPP) ; elle est donc consciente de ses insuffisances capacitaires et de ses vulnérabilités. Grâce à l’initiative pour la disponibilité opérationnelle de l’OTAN (qui a d’ailleurs permis d’améliorer le niveau de préparation des forces de certains pays de l’Alliance), le SACEUR a dorénavant une meilleure visibilité sur la disponibilité opérationnelle des forces et sur le dispositif qui pourrait effectivement être déployé en cas de guerre.

L’USS Gunston Hall (LSD 44), transport de chalands de débarquement de classe Whidbey Island, quitte la base navale de Norfolk pour participer au plus grand exercice OTAN de ces dernières décennies, Steadfast Defender 2024. Cet exercice a été conçu pour montrer que l’OTAN était prête et apte à déployer rapidement des forces venant de toute l’Alliance pour renforcer la défense de l’Europe. Crédit : © OTAN
L’OTAN devrait continuer de renforcer ses activités d’évaluation stratégique comparée (net assessment) dans les domaines politique et militaire. L’Alliance pourrait en outre améliorer son processus de retour d’expérience : elle ne doit pas se contenter d’identifier les enseignements à tirer de son expérience, mais les étudier avec attention et les mettre en application. Pour ce qui est des menaces, il ne fait aucun doute que certaines demeureront imprévisibles et que l’Alliance, aussi préparée soit-elle, continuera de subir des « chocs ». L’OTAN aura beau s’efforcer de comprendre les modes de pensée de Vladimir Poutine ou de Xi Jinping, ses conclusions ne pourront jamais être davantage que des conjectures. Toutefois, elle les comprendra mieux si elle investit massivement dans une expertise axée sur l’adversaire dans toutes les armées et dans tous les milieux. Elle s’améliorera également en s’employant à renforcer ses capacités à tous les échelons du commandement par l’entraînement, la formation et le wargaming, et en continuant d’étudier les méthodes de guerre de ses adversaires.
Troisièmement, l’OTAN devrait prendre des décisions plus fermes que ses adversaires, sur la base d’informations de meilleure qualité, et y donner suite plus efficacement qu’eux. L’Organisation dispose d’un processus décisionnel impressionnant, fondé sur le consensus, et d’une structure de commandement militaire intégrée, atout unique parmi toutes les organisations internationales. De nos jours, les attentats terroristes, les cyberattaques et les attaques informationnelles sont lancées sans préavis et les missiles hypersoniques atteignent leur cible en quelques minutes. Face à bon nombre de ces menaces, la dissuasion ne fonctionne pas, et il est extrêmement difficile, voire impossible, de se défendre. Il est donc primordial de façonner l’environnement stratégique au bénéfice de l’OTAN, de manière proactive et créative, en cherchant à placer l’adversaire face à des dilemmes et à faire peser sur lui un risque d’escalade. Pour ce faire, l’OTAN dispose d’une boîte à outils prête à l’emploi. Celle-ci comprend des solutions à court terme pour l’emploi des forces, notamment des plans préétablis, des exercices et des démonstrations de forces, ainsi que des outils de communication stratégique. Elle comprend aussi des solutions à plus long terme visant au développement des capacités de combat, notamment le NDPP, l’élaboration de concepts, le développement de capacités financées en commun, la modélisation et la simulation, et le wargaming. L’OTAN peut en outre faire appel à son vaste réseau de partenariats (pays, industries, communautés universitaires), à plus de 5 000 scientifiques relevant de l’Organisation OTAN pour la science et la technologie, à ses nombreux centres d’excellence homologués et au Commandement allié Transformation, qui lui sert de plateforme sécurisée pour les activités d’expérimentation et d’apprentissage au sein de l’Alliance.
Cependant, l’OTAN gagnerait à avoir une image politico-militaire plus intégrée, dans laquelle les appréciations militaires et les décisions politiques seraient fondées sur les mêmes indicateurs et sur les mêmes analyses de l’environnement opérationnel. L’OTAN a besoin d’avoir une vue plus complète sur les trajectoires à long terme de ses adversaires et doit élaborer des stratégies pour les infléchir. Pour ce faire, il faut que l’Alliance renforce ses capacités internes de recherche et d’analyse, et que les autorités politiques et militaires des pays de l’Alliance échangent davantage et de manière plus approfondie sur les objectifs stratégiques à long terme à adopter face aux grandes menaces, y compris au travers d’activités de wargaming basées sur des scénarios désagréables et difficiles à accepter.
Pour conclure, l’OTAN a encore du pain sur la planche. Face à des adversaires ambitieux, elle ne peut pas se permettre de se reposer sur ses acquis. Comme le disait très justement Jim Mattis, ancien secrétaire américain à la Défense, « utilisez votre cerveau avant d’utiliser votre arme ». Ce qui vaut pour un soldat à titre individuel est d’autant plus primordial pour une alliance politico-militaire de premier plan, dotée de l’arme nucléaire et dont l’objectif est de préserver la sécurité d’un milliard de personnes dans un monde de plus en plus instable. Nous vivons des temps complexes, mais l’incertitude quant à l’avenir de l’OTAN n’est pas une fatalité. En faisant les bons choix, en réfléchissant sur le long terme et en réalisant des investissements prudents, sur la base des pistes évoquées dans le présent article, l’Alliance peut jouer un rôle actif dans la construction de son avenir. Après tout, l’ingéniosité humaine, qui repose sur la liberté d’exercer son esprit critique, est la seule ressource stratégique dont l’OTAN dispose en quantité illimitée et à laquelle ses rivaux autoritaires n’ont pas accès.