Header
Version électronique 1998 Manuel de l'OTAN

 

Un cadre institutionnel plus large pour la sécurité

L'Union de l'Europe occidentale (UEO)

L'Union de l'Europe occidentale existe depuis 1954 et regroupe aujourd'hui dix pays européens : l'Allemagne, la Belgique, l'Espagne, la France, la Grèce, l'Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Portugal et le Royaume-Uni. Elle dispose d'un Conseil et d'un Secrétariat, d'abord installés à Londres, puis transférés à Bruxelles en janvier 1993, et d'une Assemblée parlementaire, qui siège à Paris. L'UEO a comme fondement le Traité de collaboration économique, sociale et culturelle et d'autodéfense collective signé à Bruxelles en 1948 par la Belgique, la France, le Luxembourg, les Pays-Bas et le Royaume-Uni. Avec la signature du Traité de l'Atlantique Nord, en 1949, l'exercice des responsabilités militaires de l'Organisation du Traité de Bruxelles, ou Union occidentale, a été transféré à l'Alliance de l'Atlantique Nord. Dans le cadre des Accords de Paris de 1954, la République fédérale d'Allemagne et l'Italie ont adhéré au Traité de Bruxelles, et l'Organisation a été rebaptisée Union de l'Europe occidentale. L'UEO a poursuivi son action conformément aux conditions et aux tâches énoncées dans les Accords de Paris.

L'Union de l'Europe occidentale a été réactivée en 1984, avec pour mission d'élaborer une «identité européenne de défense commune» par une coopération entre ses membres en matière de sécurité, et de renforcer le pilier européen de l'Alliance de l'Atlantique Nord.

Au mois d'août 1987, durant la guerre entre l'Iran et l'Irak, des experts de l'Union de l'Europe occidentale se sont réunis à La Haye afin d'envisager des mesures conjointes visant à assurer la liberté de navigation dans les couloirs maritimes du Golfe réservés au transport du pétrole; au mois d'octobre de la même année, les pays de l'UEO se sont à nouveau rencontrés afin de coordonner leur présence militaire dans le Golfe, à la suite d'attaques lancées contre des navires marchands dans la région.

Réuni à La Haye en octobre 1987, le Conseil de l'Union de l'Europe occidentale au niveau des Ministres des affaires étrangères et de la défense des pays membres a adopté une «Plate-forme sur les intérêts européens en matière de sécurité» dans laquelle il affirmait sa détermination à renforcer le pilier européen de l'OTAN et à donner à une Europe intégrée une dimension de sécurité et de défense. Cette plate-forme définissait les relations de l'Union de l'Europe occidentale avec l'OTAN et avec d'autres organisations, tout en prévoyant l'élargissement de l'UEO et les conditions propres à assurer le développement de son rôle en tant que forum où seraient régulièrement tenus des débats sur les problèmes de défense et de sécurité affectant l'Europe.

Après la ratification du Traité d'accession signé en novembre 1988, le Portugal et l'Espagne sont devenus membres de l'Union de l'Europe occidentale en 1990, conformément aux décisions prises en 1987 afin de faciliter l'élargissement de l'UEO. Une nouvelle étape a été franchie en novembre 1989, lorsque le Conseil a décidé de créer, à Paris, un Institut d'études de sécurité chargé d'aider à l'élaboration d'une identité européenne de sécurité et à la mise en oeuvre de la Plate-forme de La Haye.

A la réunion de Maastricht tenue les 9 et 10 décembre 1991, un certain nombre de décisions ont été prises par le Conseil européen concernant la politique étrangère et de sécurité commune de l'Union européenne, et par les Etats membres de l'Union de l'Europe occidentale quant au rôle de l'UEO et à ses relations avec l'Union européenne et l'Alliance atlantique. Ces décisions, qui figurent dans les Déclarations de Maastricht, et dont devait se féliciter le Conseil de l'Atlantique Nord réuni en session ministérielle le 19 décembre, peuvent se résumer ainsi : invitation aux membres de l'Union européenne à adhérer à l'UEO ou à y demander le statut d'observateurs, et aux Etats européens membres de l'OTAN à devenir membres associés de l'UEO, accord sur l'objectif de l'UEO visant à renforcer progressivement cette dernière en tant que composante de défense de l'Union européenne, et sur l'élaboration et la mise en oeuvre des décisions et des actions de l'Union ayant des implications dans le domaine de la défense, accord sur l'objectif consistant à renforcer le pilier européen de l'Alliance atlantique, ainsi que le rôle, les responsabilités et les contributions des Etats membres de l'UEO appartenant à l'Alliance, affirmation par l'UEO de son intention d'agir conformément aux positions adoptées par l'Alliance, renforcement du rôle opérationnel de l'UEO, et transfert du Conseil et du Secrétariat de l'UEO de Londres à Bruxelles. D'autres propositions ont également été examinées, notamment quant au rôle nouveau que pourrait jouer l'UEO dans la coopération en matière d'armements.

Le 19 juin 1992, les Ministres des affaires étrangères et de la défense des Etats membres de l'UEO se sont réunis près de Bonn pour renforcer encore le rôle de l'UEO et ont publié la «Déclaration de Petersberg», qui énonçait, sur la base des décisions de Maastricht, les lignes directrices du développement futur de l'Organisation. Dans cette Déclaration, les Etats membres de l'UEO s'affirmaient prêts à mettre à disposition des unités militaires formées à partir de l'éventail complet de leurs forces armées conventionnelles pour effectuer des missions militaires menées sous l'autorité de l'UEO. Ces missions, les «Missions de Petersberg», comprenaient les missions d'aide humanitaire et d'évacuation, les missions de maintien de la paix et les missions de forces de combat pour la gestion des crises, y compris les missions de rétablissement de la paix. Dans la Déclaration de Petersberg, les membres de l'UEO s'engageaient à soutenir les actions de prévention des conflits et de maintien de la paix menées en coopération avec la CSCE et le Conseil de sécurité des Nations Unies.

C'est en novembre 1996 qu'ont été appliquées pour la première fois les dispositions du Traité de Maastricht concernant l'UEO (article J.4.2 du Traité de l'Union européenne). Le Conseil de l'Union européenne a alors adopté une décision demandant à l'UEO d'examiner d'urgence comment elle pourrait contribuer aux actions humanitaires de l'UE destinées aux réfugiés et aux personnes déplacées de la région des Grands lacs d'Afrique. L'UEO et l'UE ont également collaboré dans le domaine de la planification des opérations d'évacuation, à l'appui des activités de maintien de la paix menées en Afrique, et dans celui du déminage.

Les dispositions du Traité de Maastricht ont ensuite été revues à la Conférence intergouvernementale (CIG) qui s'est déroulée de 1996 à 1997. Lors de leur réunion tenue à Madrid en 1995, les Ministres de l'UEO avaient approuvé une «Contribution de l'UEO à la Conférence intergouvernementale de l'Union européenne de 1996". Ce document analysait l'évolution de l'Organisation depuis Maastricht, énonçait plusieurs options pour les relations futures entre l'UEO et l'UE et énumérait des principes et orientations agréés en vue d'aider la CIG pour les dispositions relatives à la défense de l'Europe. Il avait été officiellement soumis par l'UEO au Conseil de l'Union européenne.

A la suite de la Conférence intergouvernementale qui s'est tenue les 16 et 17 juin 1997 à Amsterdam, les Chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE ont approuvé des révisions au Traité de Maastricht comportant des implications pour la future Politique étrangère et de sécurité commune de l'Union et les relations entre l'Union européenne et l'UEO. En particulier, les missions de Petersberg, telles que définies par l'UEO à sa réunion ministérielle de juin 1992, ont été incluses dans le Traité d'Amsterdam.

Ce Traité stipule que l'UEO fait partie intégrante du développement de l'Union européenne, en donnant à cette dernière accès à une capacité opérationnelle, notamment dans le contexte des missions de Petersberg. L'UEO doit aider l'Union à définir les aspects de la Politique étrangère et de sécurité commune ayant trait à la défense. En conséquence, l'UE doit favoriser l'établissement de relations institutionnelles plus étroites avec l'UEO «en vue de l'intégration éventuelle de l'UEO dans l'Union, si le Conseil européen en décide ainsi». Aux termes du Traité d'Amsterdam, «l'Union aura recours à l'UEO pour élaborer et mettre en oeuvre les décisions et les actions de l'Union qui ont des implications dans le domaine de la défense». Le Conseil européen est habilité à établir des orientations pour l'UEO en ce qui concerne les questions pour lesquelles l'UE aurait recours à cette dernière. En pareils cas, tous les Etats membres de l'UE, y compris ceux qui ne sont pas membres à part entière de l'UEO, sont en droit de participer pleinement aux tâches en question. De même, le Conseil de l'UE, en accord avec les institutions de l'UEO, adopterait les arrangements pratiques nécessaires pour permettre à tous les Etats membres de l'UE apportant une contribution de participer pleinement et sur un pied d'égalité à la planification et à la prise de décisions au sein de l'UEO.

Le Protocole sur l'article J.7 du Traité d'Amsterdam stipule que l'Union européenne élaborera, avec l'UEO, des arrangements visant à améliorer la coopération entre elles dans un délai d'un an à compter de l'entrée en vigueur du Traité. Dans sa «Déclaration sur le rôle de l'Union de l'Europe occidentale et ses relations avec l'Union européenne et avec l'Alliance atlantique», adoptée par ses Ministres le 22 juillet 1997, l'UEO a pris note des parties du Traité d'Amsterdam qui la concernaient. La Déclaration de l'UEO définit également la façon dont cette Organisation perçoit son rôle et ses relations avec l'Union européenne ainsi qu'avec l'Alliance atlantique. Dans l'introduction, il est précisé que l'UEO fait partie intégrante du développement de l'Union européenne, ce qui lui donne accès à une capacité opérationnelle, notamment dans le contexte des missions de Petersberg, et qu'elle constitue un élément essentiel de la construction de l'IESD au sein de l'Alliance, conformément à la Déclaration de Paris et aux décisions prises par les Ministres des pays de l'OTAN à la réunion qu'ils ont tenue à Berlin en juin 1996.

Depuis Amsterdam et la Déclaration de l'UEO du 22 juillet 1997, de nouvelles étapes ont été franchies dans le développement des relations entre l'UEO et l'Union européenne. En septembre 1997, le Conseil de l'UEO a introduit des mesures ayant pour but d'harmoniser le plus possible les présidences de six mois qu'occupent à tour de rôle les pays membres, tant à l'UEO qu'à l'UE. A leur réunion d'Erfurt, en novembre 1997, les Ministres de l'Union européenne ont entériné une décision visant à accroître le rôle des pays observateurs à l'UEO, conformément aux dispositions de l'article J.7(3) du Traité d'Amsterdam. Ces arrangements, destinés à faciliter la coopération entre l'Union européenne et l'UEO dans la gestion des crises, prendront effet dès l'entrée en vigueur du Traité d'Amsterdam.

Depuis 1991, l'UEO a établi un cadre qui a permis à un nombre croissant de pays européens de s'associer à ses activités. Dans sa deuxième Déclaration de Maastricht, de 1991, elle a invité les pays qui sont membres de l'Union européenne à adhérer à l'UEO, selon des conditions à convenir conformément à l'article XI du Traité de Bruxelles modifié, ou à devenir observateurs. Dans le même temps, les autres Etats membres européens de l'OTAN ont été invités à devenir membres associés «d'une manière qui leur permette de participer pleinement aux activités de l'UEO». La Déclaration de Petersberg a défini les droits et obligations qu'auraient les Etats membres de l'Union européenne et de l'OTAN qui souhaiteraient devenir membres, observateurs ou membres associés. A la réunion ministérielle qui s'est tenue à Rome le 20 novembre 1992, les pays de l'UEO ont décidé d'élargir l'Organisation et ont invité la Grèce à en devenir le dixième membre, sous réserve de la ratification de cette adhésion par le parlement hellénique. La Grèce a officiellement adhéré à l'UEO en 1995. L'Islande, la Norvège et la Turquie, en leur qualité de pays de l'OTAN, se sont vu accorder le statut de membres associés; le Danemark et l'Irlande, en tant que membres de l'Union européenne, sont devenus observateurs. Après leur adhésion à l'Union européenne, le 1er janvier 1995, et l'accomplissement des procédures parlementaires, l'Autriche, la Finlande et la Suède sont également devenues observateurs à l'UEO.

A l'issue de sa réunion du 9 mai 1994 à Luxembourg, le Conseil des Ministres de l'UEO a publié la «Déclaration du Kirchberg», qui accordait aux neuf pays d'Europe centrale et orientale ayant signé des accords européens avec l'UE le statut d'»associés partenaires»1 (différent du statut de membres associés de l'Islande, de la Norvège et de la Turquie). La Slovénie est devenue le dixième pays associé partenaire en 1996.

La réunion du Kirchberg a ainsi créé l'actuel système à géométrie variable, comprenant trois niveaux différents de participation, plus un statut d'observateur :

  • membres (tous les membres de l'UEO sont aussi membres de l'OTAN et de l'UE);

  • membres associés (pays membres de l'OTAN mais non de l'UE);

  • associés partenaires (pays qui ne sont membres ni de l'OTAN ni de l'UE);

  • observateurs (membres de l'OTAN et/ou de l'UE).

Suite aux décisions adoptées à Maastricht et à Petersberg, des mesures ont été prises en vue de développer la capacité opérationnelle de l'UEO pour lui donner les moyens d'accomplir les missions de Petersberg. Dans ce contexte, une Cellule de planification a été créée, sous l'autorité du Conseil de l'UEO, afin d'assurer la planification d'éventuelles opérations de l'UEO et d'établir et de tenir à jour la liste des forces relevant de l'UEO (FRUEO). L'UEO ne dispose pas en propre de forces permanentes ni de structures de commandement. En conséquence, les unités militaires et les structures de commandement désignées par les membres et membres associés de l'UEO peuvent être mises à sa disposition pour ses diverses missions éventuelles. Il s'agit d'unités nationales et de plusieurs formations multinationales telles que le Corps européen, la Division multinationale (Centre), la Force amphibie anglo-néerlandaise, l'Eurofor et l'Euromarfor, le Quartier général du premier corps d'armée allemand-néerlandais, ainsi que la Force amphibie hispano-italienne2.

Parmi les autres mesures destinées à développer la capacité opérationnelle de l'UEO figurent l'établissement du Centre satellitaire de Torrejón, en Espagne, inauguré en avril 1993 et chargé d'interpréter et d'analyser les données transmises par satellite pour la vérification des accords de maîtrise des armements, le suivi des crises et la gestion à l'appui des opérations de l'UEO, la création d'un Centre de situation (devenu opérationnel en juin 1996) chargé de surveiller les zones de crise désignées par le Conseil de l'UEO et de suivre l'avancement des opérations de l'UEO, ainsi que la création d'un Groupe des délégués militaires et la réorganisation de la structure militaire du siège de l'UEO, en 1998, conformément aux décisions prises par les Ministres de l'Organisation à leurs réunions de Paris et d'Erfurt, en mai et en novembre 1997.

La coopération entre l'Union de l'Europe occidentale et l'OTAN a été à la base du processus de réactivation de l'UEO et est devenue progressivement plus étroite et plus fréquente. Le 21 mai 1992, le Conseil de l'Union de l'Europe occidentale a tenu sa première réunion officielle avec le Conseil de l'Atlantique Nord, au siège de l'OTAN. Le Secrétaire général de l'UEO assiste désormais régulièrement aux réunions ministérielles du Conseil de l'Atlantique Nord, et le Secrétaire général de l'OTAN est invité aux réunions ministérielles de l'UEO. Les Conseils de l'Atlantique Nord et de l'UEO se réunissent quatre fois par an, et plus souvent en cas de besoin. Un Accord de sécurité a été conclu entre les deux Organisations afin de faciliter l'échange d'informations classifiées. Autres exemples du renforcement de cette coopération pratique : l'UEO a accès au système intégré de télécommunications de l'OTAN en vertu d'un mémorandum d'entente OTAN-UEO, et les Secrétariats et les Etats-majors des deux Organisations se consultent régulièrement.

Un pas important vers une coopération plus étroite entre l'OTAN et l'UEO a été fait lors du Sommet de l'OTAN tenu à Bruxelles en janvier 1994, lorsque les seize pays membres de l'Alliance ont marqué leur plein appui au développement d'une Identité européenne de sécurité et de défense qui consoliderait le pilier européen de l'Alliance tout en renforçant le lien transatlantique et permettrait aux Alliés européens d'assumer une responsabilité plus grande pour leur sécurité et leur défense communes. Ces pays ont exprimé leur soutien au renforcement du pilier européen de l'Alliance par le biais de l'UEO, celle-ci se développant en tant que composante de défense de l'Union européenne. Afin d'éviter un double emploi des capacités, l'OTAN a accepté de mettre à disposition ses moyens collectifs, sur la base de consultations au Conseil de l'Atlantique Nord, pour des opérations de l'UEO menées par les Alliés européens en application de leur Politique étrangère et de sécurité commune. En outre, les Chefs d'Etat et de gouvernement ont souscrit au concept de Groupes de forces interarmées multinationales (GFIM), qui représente un moyen de faciliter les opérations dictées par les circonstances. Ce concept doit être mis en oeuvre de manière que soient constituées des capacités militaires séparables mais non séparées pouvant être employées par l'OTAN ou par l'UEO, et qui répondent aux impératifs européens tout en contribuant à la sécurité de l'Alliance. Dans le même temps, les Chefs d'Etat et de gouvernement ont réaffirmé que l'Alliance est le forum essentiel de consultation entre ses membres et l'enceinte où ils s'accordent sur les politiques touchant aux engagements de sécurité et de défense des Alliés au titre du Traité de Washington.

Lors de leurs réunions de juin 1996, les Ministres des affaires étrangères et de la défense ont décidé qu'il fallait construire une Identité européenne de sécurité et de défense au sein de l'OTAN, en tant qu'élément essentiel de l'adaptation interne de l'Alliance. Cela permettrait à tous les Alliés européens d'apporter une contribution plus cohérente et plus efficace aux missions et activités de l'Alliance et de manifester ainsi leur volonté d'assumer leur part de responsabilités, d'agir eux-mêmes au besoin, et de renforcer le partenariat transatlantique. Tirant pleinement parti du concept des GFIM, cette Identité se fonderait sur de judicieux principes militaires, serait soutenue par une planification militaire appropriée et permettrait la création de forces cohérentes et efficaces, capables d'opérer sous le contrôle politique et la direction stratégique de l'UEO. Au Sommet de Madrid, en juillet 1997, les Chefs d'Etat et de gouvernement des pays de l'OTAN se sont félicités des grands progrès réalisés dans la construction de l'Identité européenne de sécurité et de défense au sein de l'Alliance afin de mettre en application les importantes décisions politiques prises par les Ministres des affaires étrangères et de la défense en juin 1996, et ils ont demandé au Conseil en session permanente de mener rapidement à bien ses travaux en coopération avec l'UEO. Le développement de l'IESD au sein de l'OTAN est décrit de façon plus détaillée au chapitre 3.

L'Union de l'Europe occidentale a également apporté sa contribution aux efforts déployés par la communauté internationale dans le cadre des crises survenues dans l'ex-Yougoslavie et en Albanie, en mettant sur pied des opérations de l'UEO et en menant une opération conjointe avec l'OTAN à l'appui des activités des Nations Unies visant à faire cesser le conflit dans l'ex-Yougoslavie.

En juillet 1992, les pays membres de l'UEO ont décidé de mettre à disposition des forces navales dans l'Adriatique afin de contrôler l'application des résolutions adoptées par le Conseil de sécurité des Nations Unies à l'encontre de la République fédérale de Yougoslavie (Serbie et Monténégro). Des mesures analogues ont été prises, en coordination avec l'UEO, par le Conseil de l'Atlantique Nord réuni en session ministérielle à Helsinki, le 10 juillet 1992, en marge du Sommet de la CSCE.

A leur session conjointe du 8 juin 1993, les Conseils de l'Atlantique Nord et de l'Union de l'Europe occidentale ont approuvé le concept d'opérations conjointes OTAN/UEO d'imposition de l'embargo placées sous l'autorité des deux Organisations. La direction de la force opérationnelle conjointe OTAN/UEO dans l'Adriatique a été confiée à un commandant unique. La mise en oeuvre de cette décision est décrite de manière plus détaillée au chapitre 5.

Le 5 avril 1993, le Conseil des Ministres de l'UEO a décidé d'aider la Bulgarie, la Hongrie et la Roumanie à faire respecter l'embargo des Nations Unies sur le Danube. Cette aide a pris la forme d'une opération menée par les autorités douanières et la police civile en coordination avec d'autres organisations, en particulier l'UE et la CSCE. Les opérations dans l'Adriatique et sur le Danube ont pris fin avec la levée des sanctions par les Nations Unies.

Au début de juillet 1994, l'UEO a envoyé un contingent de policiers à Mostar afin d'y faciliter l'installation d'une administration par l'Union européenne, dans le but d'aider les éléments bosniaques et croates de Mostar à mettre en place une force de police unique dans cette ville. A la fin du mandat de l'administration de l'Union européenne, en juillet 1996, un Envoyé spécial de l'UE a été nommé pour le reste de l'année. Le contingent de policiers de l'UEO a continué de fournir une assistance jusqu'au transfert aux autorités locales des pouvoirs exécutifs de l'Envoyé spécial, le 15 octobre 1996.

En 1997, dans le cadre de la crise en Albanie, le Conseil de l'UEO a décidé de déployer un Elément multinational de conseil en matière de police (EMCP) afin de renforcer l'action de la Force multinationale de protection créée et déployée par plusieurs pays européens sous l'autorité du Conseil de sécurité des Nations Unies (résolution 1101). La mission de l'EMCP, première opération de l'Union de l'Europe occidentale à être dirigée par le Conseil de l'UEO avec le soutien de son Secrétariat et de sa Cellule de planification, consistait à fournir aux autorités policières albanaises les informations et les conseils nécessaires sur l'exercice de la police et du rétablissement de l'ordre public, ainsi que sur leurs responsabilités dans le processus électoral. Le déploiement a commencé en mai 1997, avec la participation de pays membres, de membres associés, d'observateurs et d'associés partenaires de l'UEO. A la demande du gouvernement albanais, le mandat de l'EMCP a été prorogé en septembre 1997, puis à nouveau en avril 1998, cette fois jusqu'en avril 1999, sous réserve d'un examen à mi-parcours devant avoir lieu en octobre 1998.

L'UEO entretient des relations avec un certain nombre de pays et de régions. Des consultations politiques et une coopération pratique sur des sujets d'intérêt commun sont menées dans le cadre d'un dialogue avec la Russie, et portent notamment sur la fourniture d'images russes au Centre satellitaire de l'UEO. Cette dernière est aussi en train d'établir un dialogue avec l'Ukraine, sur la base d'un communiqué conjoint UEO/Ukraine de septembre 1996. L'UEO entretient également un dialogue avec six pays méditerranéens non membres de l'Organisation (l'Algérie, l'Egypte, Israël, le Maroc, la Mauritanie, et la Tunisie). Cela lui permet d'informer ces pays de ses activités et d'échanger des points de vue sur des sujets d'intérêt commun, comme les enseignements tirés des opérations de maintien de la paix. Dans le cadre des efforts déployés par la communauté internationale, l'UEO mène aussi des activités ayant pour but d'aider les pays d'Afrique à se doter de moyens efficaces de maintien de la paix.

De plus amples informations sur l'Union de l'Europe occidentale peuvent être obtenues aux adresses suivantes :
Union de l'Europe occidentale,
Secrétariat général
4, rue de la Régence
Bruxelles, Belgique
Tél.: 32 2 500 44 55
Fax : 32 2 511 35 19
E-Mail : UEO.presse@skynet.be
Site Web : http://www.weu.int
Assemblée de l'Union de l'Europe occidentale 43, avenue du Président Wilson
75775 Paris Cedex 16, France
Tél. : 33 1 53 67 22 00
Fax : 33 1 47 20 45 43
E-Mail : 100315.240@compuserve.com
Site Web : http://www.weu.int/assembly
Institut d'études de sécurité
43, avenue du Président Wilson
75775 Paris Cedex 16, France
Tél. : 33 1 53 67 22 00
Fax : 33 1 47 20 81 78
E-Mail : weu.iss@csi.com
Site Web : http://www.weu.int/institut
Centre satellitaire de l'UEO Avenida de Cadiz - Edificio 457
288 Torrejón de Ardoz, Madrid,
Espagne
Tél. : 34 1 677 79 99
Fax : 34 1 677 72 28


1 La Bulgarie, l'Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la République tchèque, la Roumanie et la Slovaquie.

2 Corps européen : Allemagne, Belgique, Espagne, France, Luxembourg. La Division multinationale (Centre) fait partie des Forces de réaction mises à la disposition du Commandant suprême des forces alliées en Europe, au sein de la structure militaire intégrée de l'OTAN. L'Eurofor (force à déploiement rapide) et l'Euromarfor (forces maritimes) comprennent des forces espagnoles, françaises, italiennes et portugaises.


 [ Go to Homepage ]  [ Go to Index ]  [ [ Go To Next Page ] ]