Relations avec la Serbie
La Serbie maintient le dialogue et la coopération politiques qu’elle a noués avec l’OTAN sur des questions d’intérêt commun, en mettant tout particulièrement l’accent sur le soutien à la transformation démocratique et institutionnelle ainsi qu’à la réforme du secteur de la défense. Si la Serbie souhaite adhérer à l’Union européenne, elle n’aspire pas pour autant, contrairement à d’autres partenaires des Balkans occidentaux, à devenir membre de l’Alliance.
- L’OTAN respecte pleinement la politique de neutralité militaire de la Serbie.
- La coopération et le dialogue se sont développés de manière régulière depuis 2006, année où la Serbie a adhéré au Partenariat pour la paix (PPP) et est devenue membre du Conseil de partenariat euro-atlantique (CPEA), forum multilatéral dédié au dialogue qui réunit tous les Alliés et les pays partenaires de la zone euro-atlantique.
- La coopération avec la Serbie s’est intensifiée à partir de 2015, avec l’adoption de son premier plan d’action individuel pour le partenariat (IPAP), d’une durée de deux ans.
- La Serbie est en train de passer au programme de partenariat individualisé (ITPP), un nouveau cadre proposant à chaque partenaire une coopération sur mesure, en fonction des objectifs qui sont les siens pour sa relation avec l’OTAN.
- Le Bureau de liaison militaire de l’OTAN à Belgrade, établi en décembre 2006, apporte son soutien aux réformes du secteur de la défense menées par la Serbie, facilite la participation de la Serbie aux activités relevant du PPP et fournit une assistance pour les activités de diplomatie publique menées par l’OTAN dans la région.
- Le Kosovo reste un élément clé du dialogue avec la Serbie compte tenu de la présence de la Force pour le Kosovo (KFOR), dirigée par l’OTAN, qui continue de maintenir un environnement sûr et sécurisé, en application de la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l’ONU. Les forces armées serbes coopèrent avec la KFOR depuis de nombreuses années par l’intermédiaire de la Commission mixte d’application, sur la base de l’accord
militaro-technique de 1999. - L’OTAN soutient pleinement la poursuite du dialogue facilité par l’Union européenne en vue de la normalisation des relations entre Belgrade et Pristina.
Principaux domaines de coopération
La coopération entre la Serbie et l’OTAN s’exerce au bénéfice des deux parties dans les domaines énumérés ci-après.
Renforcement des capacités et de l’interopérabilité
- La Serbie a adhéré au processus de planification et d'examen du Partenariat pour la paix (PARP) en 2007 afin de développer la capacité de ses forces à participer à des opérations multinationales placées sous mandat de l'ONU et à des opérations de gestion de crise dirigées par l'UE. Le PARP est un outil de planification permettant d’orienter et d’évaluer les progrès accomplis en matière de transformation de l’appareil militaire et de défense.
- Depuis 2012, la Serbie participe activement au programme pour le développement de l'intégrité, qui vise à renforcer l’application des principes d’intégrité, de transparence et de redevabilité, et aussi à réduire le risque de corruption dans le secteur de la défense et de la sécurité s’y rapportant. Le ministère de la Défense serbe partage son expérience avec d'autres pays participant au processus d’autoévaluation et d’évaluation collégiale du développement de l’intégrité et a contribué activement à l’élaboration du programme de référence pour le développement de l’intégrité, publié en 2016.
- Depuis 2014, la Serbie participe au programme de renforcement de la formation « défense » (DEEP), qui lui apporte un soutien dans ses activités visant à mettre en place un système de formation « défense » complet et moderne. Grâce à ce programme, la Serbie est à présent un fournisseur « net » de sécurité en termes de formation et d’entraînement, et elle contribue à d’autres programmes DEEP, notamment celui de l’Arménie.
- Depuis 2014 également, la Serbie participe, dans le cadre de l’initiative pour l'interopérabilité avec les partenaires, à la plateforme d'interopérabilité, qui réunit les Alliés et les pays partenaires actifs dans des opérations de l’OTAN.
- La Serbie met son expertise à la disposition des pays de l’Alliance et des pays partenaires et propose des formations au Centre de formation aux incidents chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires (CBRN) de Kruševac, qui a été reconnu en 2013 comme centre OTAN de formation et d’entraînement des partenariats.
- En décembre 2017, la Serbie, en coordination avec plusieurs pays de l’Alliance, a donné un cours pilote visant à former du personnel médical civil et militaire iraquien, dans le cadre de l’initiative de renforcement des capacités de défense et des capacités de sécurité se rapportant à la défense.
Autres domaines de coopération
- Les Alliés ont contribué à la réalisation en Serbie d’un certain nombre de projets financés par un fonds d’affectation spéciale OTAN. Un de ces projets, achevé en 2003, a permis de détruire 28 000 armes légères et de petit calibre excédentaires, et un autre, terminé en juin 2007, a permis de détruire en toute sécurité 1,4 million de mines antipersonnel et de munitions. Un troisième projet visant à détruire environ 8 000 tonnes de munitions et d'explosifs excédentaires est en cours d’exécution. Un autre projet, d'une durée de cinq ans, mené à bien par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et achevé en 2011, a aidé près de 6 000 militaires dégagés des cadres en Serbie à créer une petite entreprise.
- Dans le cadre du programme pour la science au service de la paix et de la sécurité (SPS), les grands projets de coopération portent notamment sur la lutte contre le terrorisme, la sécurité énergétique, les technologies innovantes, la sécurité des frontières, les aspects humains et sociaux de la sécurité, ainsi que sur le déminage et la neutralisation des dispositifs explosifs. À cet égard, la participation de la Serbie au programme DEXTER, qui vise à mettre au point un système intégré de détection des explosifs et des armes à feu dans les espaces publics, est à souligner. Par ailleurs, des scientifiques serbes s’emploient à mettre au point un patch intelligent capable de recueillir et d’analyser en temps réel les paramètres médicaux des personnes qui le portent, et ce afin de faciliter la tâche du personnel qui s’occupe de victimes d'accidents de masse.
- La Serbie participe aux activités du Centre euro-atlantique de coordination des réactions en cas de catastrophe (EADRCC) dans le but d’améliorer la préparation de son secteur civil, ses capacités nationales de gestion des situations d’urgence, et aussi l’interopérabilité en prévision d’une participation à des opérations internationales de secours en cas de catastrophe. En décembre 2015, la Serbie a demandé à l’EADRCC une aide internationale pour gérer un afflux de réfugiés. Six Alliés ont apporté un soutien. La Serbie a accueilli l’exercice sur le terrain SRBIJA 2018 consacré à la gestion des conséquences, lequel a permis à environ 2 000 participants venus de quarante pays de mettre en pratique la coopération internationale dans un scénario de tremblement de terre. La Serbie a également pris part à cinq autres exercices de l’EADRCC.
- En 2017, la Serbie a lancé son deuxième plan d'action national sur les femmes, la paix et la sécurité couvrant la période 2017-2020. La Serbie est associée à la politique et au plan d'action OTAN/CPEA sur les femmes, la paix et la sécurité, approuvés au sommet de l’OTAN qui s’est tenu à Bruxelles, en 2018. Par ailleurs, la Serbie a mené, avec les États-Unis, plusieurs ateliers d’experts, financés par l’OTAN, qui visaient à définir une série d’indicateurs devant aider à évaluer comment les pays de l'Alliance et les pays partenaires intègrent la dimension de genre dans les opérations militaires.
- La Serbie et l’OTAN ont pour objectif de promouvoir auprès du public la coopération entre l’OTAN et la Serbie. Le Bureau de liaison militaire à Belgrade joue un rôle important dans ce processus.
- Depuis le début de la pandémie de COVID-19, l’OTAN et la Serbie travaillent en étroite coordination. L’OTAN soutient différents travaux de recherche menés par la Serbie et plusieurs Alliés ont fait des dons.
- Au Kosovo, la KFOR aide une dizaine de municipalités à lutter contre la propagation du coronavirus, au bénéfice de toutes les communautés. Cette aide prend notamment la forme de dons de nourriture et de vêtements et est coordonnée avec différentes organisations caritatives et la Croix Rouge.