La sécurité dans la ville de Kandahar
Une récente vague d’attentats suicide a mis à l’épreuve les capacités et la détermination des responsables de l’administration locale et de la police de Kandahar, mais les gens du pays continuent d’affirmer que la sécurité s’améliore. La chaîne de télévision OTAN explore les complexités de la situation à Kandahar et alentour.
Au quartier général de la police afghane des frontières, la nouvelle vient de tomber : des insurgés ont lancé une attaque de grand ampleur contre la ville. L’attentat - dû à quatre attaquants-suicide et à des voitures piégées commandées à distance - a été maîtrisé par la police locale, mais plusieurs policiers ont perdu la vie.
Les attaquants-suicide qui opèrent dans la deuxième plus grande ville d’Afghanistan visent des responsables de l’administration locale ; ils ont tué, par exemple, le vice- gouverneur de la province. Le chef de la police, Khan Mohammad Mujahid, a été pris pour cible à deux reprises, mais il affirme que leur échec est la preuve de leur faiblesse. « Ils veulent attaquer des cibles importantes et tentent d’influencer les gens. Dans le passé, les attaques ont fortement impressionné en causant la mort de nombreux civils et hautes personnalités, mais on assiste à une diminution des attaques réussies, » ajoute M. Mujahid.
La violence n’a pas découragé des personnalités comme le maire de Kandahar – qui a échappé il y a un an à une bombe placée près de son véhicule – d’arpenter les allées des marchés et d’expliquer aux habitants ce qu’il prévoit de faire pour améliorer la situation locale. Il affirme que c’est grâce au succès des opérations menées conjointement par les forces afghanes et par la FIAS dans les districts autour de la ville que les insurgés sont obligés de recruter bien souvent des attaquants-suicide adolescents pour provoquer des troubles dans cette capitale provinciale.
Le maire a de grands projets pour cette ville, connue comme le principal centre d’échanges commerciaux. Mais l’asphaltage des routes et l’aménagement d’un parc sont tributaires de la sécurité. Et pourtant, lorsque l’on parle avec des habitants, ceux-ci affirment que la situation s’améliore. « La sécurité est bonne, car nous voyons que chacun peut vaquer à ses occupations et qu’il n’y a pas de combats », déclare un homme. Un autre ajoute : « Comme vous le voyez, l’importance du trafic de voitures, de personnes etc. atteste du climat de sécurité. »
Cette évaluation optimiste de la sécurité, même après les récents attentats, est probablement due à la diminution du nombre de victimes civiles, laquelle met en évidence l’amélioration des forces de sécurité afghanes à Kandahar.
Mais il est très difficile d’éliminer totalement les attaquants-suicide. La FIAS, la police nationale afghane et la police des frontières, ainsi que les services de sécurité afghans, jouent tous un rôle, mais seule une bonne communication peut aider à diminuer l’effet des attentats.
Ce n’est pas la première fois, ni la dernière, que les insurgés tentent d’attaquer la ville de Kandahar, mais à chaque attaque, les membres de la police en apprennent davantage pour défendre leur ville.