Pour le secrétaire général de l’OTAN, le renforcement de la dissuasion est la « priorité absolue »
Ce vendredi (18 octobre), les ministres de la Défense des pays de l’OTAN ont conclu deux jours de discussions par un engagement à continuer de soutenir l’Ukraine, à resserrer les liens avec les partenaires de l’Asie-Pacifique et à renforcer la dissuasion et la défense de l’Alliance.
« Renforcer la dissuasion et la défense est la priorité absolue de l’Alliance, car le devoir le plus sacré de l’OTAN est d’assurer la sécurité de son milliard de citoyens », a déclaré le secrétaire général de l’Organisation, Mark Rutte, à l’issue de la réunion. Le secrétaire général a indiqué que, pour garantir la sécurité de l’Alliance, il était indispensable de développer la capacité de production industrielle de défense, de sécuriser les chaînes d’approvisionnement et de s’appuyer sur les nouvelles technologies. M. Rutte a ajouté que l’OTAN redoublait d’efforts en matière de normalisation des munitions et qu'elle incitait les pays à recourir davantage à des acquisitions conjointes pour réduire les coûts et renforcer l’interopérabilité entre Alliés. Les opérations de l’OTAN dans les Balkans occidentaux et en Iraq figuraient également à l’ordre du jour.
Abordant la question des violations de l'espace aérien de l’Alliance par des drones russes, le secrétaire général a déclaré que la défense aérienne et antimissile restait une priorité pour l’OTAN. À propos de la violation de l’espace aérien roumain survenue la veille, il a réaffirmé la solidarité de l’OTAN avec la Roumanie et a félicité les autorités du pays et le SACEUR pour « leur réponse rapide et efficace ». Cette réponse a été possible en partie parce que l’OTAN intensifie la surveillance sur son flanc est dans le cadre de l’action plus large qu’elle mène pour renforcer la dissuasion. M. Rutte a poursuivi en soulignant que les Alliés faisaient l’acquisition de centaines d’avions de chasse et de systèmes de défense aérienne modernes.
Évoquant la rhétorique de plus en plus irresponsable de la Russie, le secrétaire général a déclaré que la dissuasion nucléaire de l'Alliance demeurait « vitale » pour préserver la paix, prévenir les actions coercitives et décourager toute agression.
La veille (17 octobre), les ministres de la Défense de l'OTAN s'étaient réunis avec, pour la première fois, leurs homologues de l'Australie, du Japon, de la République de Corée et de la Nouvelle-Zélande, afin de débattre de problèmes de sécurité communs liés notamment à l'Ukraine et au soutien que la Chine, la Corée du Nord et l'Iran apportent à l'effort de guerre de la Russie.
Plus tard dans la journée, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a rejoint les ministres des pays de l’OTAN dans le cadre du Conseil OTAN-Ukraine et présenté les grandes lignes de son plan pour mettre un terme à la guerre. Les échanges des ministres de la Défense avec leur homologue ukrainien, Roustem Oumierov, ont essentiellement porté sur les besoins les plus urgents du pays, notamment en matière d'équipements et de formations. Le secrétaire général a indiqué que la mise en place du nouveau commandement de l’OTAN qui sera chargé de coordonner les activités de formation et d’assistance à la sécurité en faveur de l’Ukraine avançait bien et que les Alliés, fidèles à leur engagement, confirmaient leur soutien militaire d'un montant de 40 milliards. Il a réitéré que l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN était sur une trajectoire irréversible, ajoutant que « il ne faisait aucun doute que l'Ukraine deviendrait membre de l'OTAN et que, dans l'intervalle, nous ferions en sorte qu'elle ait tout ce dont elle a besoin pour l'emporter ».