Directive politique globale (archives)
Entérinée en 2006, la Directive politique globale définissait le cadre et les priorités pour l’ensemble des questions de capacité, des disciplines de planification et des activités de renseignement de l’Alliance pour les dix à quinze années suivantes.
Elle analysait l’environnement de sécurité futur probable, reconnaissant toutefois que des événements imprévisibles étaient susceptibles de se produire.
Sur la base de cette analyse, elle énonçait les types d'opérations que l'Alliance devait être à même de mener compte tenu de son concept stratégique de 1999, ainsi que les types de capacités dont elle aurait besoin.
Un contexte stratégique en pleine évolution
Les menaces, les risques et les défis auxquels l'Alliance était confrontée en 2006 étaient bien différents de ceux de l'époque de la Guerre froide. L'OTAN ne pensait plus que le territoire de l'Alliance puisse faire l'objet de menaces militaires classiques de grande ampleur. Par contre, les menaces qui pesaient sur la sécurité comprenaient, entre autres, l'instabilité, les rivalités ethniques et religieuses, la lutte pour l'accès aux ressources naturelles, la prolifération des armes de destruction massive, les États faillis, les génocides, les grandes vagues migratoires, la criminalité organisée, les cyberattaques et le terrorisme.
Le défi était de pouvoir faire face à un ensemble sans cesse croissant d'exigences et à de nouveaux types d'opérations. C'est pourquoi, à l’époque et aujourd’hui encore, les Alliés sont déterminés à poursuivre la transformation de leurs forces : pour mener les opérations, il reste nécessaire de disposer de forces armées souples et interopérables, bien entraînées et bien encadrées, c'est-à-dire des forces modernes, déployables, qui puissent être mises en œuvre de façon prolongée à grande distance de leurs bases. Il est également important qu'il y ait une coopération et une coordination étroites entre les organisations internationales ; à ce propos, l'OTAN attache une importance toute particulière à ses relations avec l’ONU et l'Union européenne.
Donner les moyens d’atteindre les objectifs
Besoins capacitaires
La Directive politique globale énonçait les types d'opérations que l'Alliance devait être en mesure de mener et les types de capacités nécessaires. Elle définissait en outre les grandes priorités de l'OTAN parmi ces besoins, en commençant par les forces expéditionnaires et la capacité de les déployer et d'en assurer le soutien. Les besoins capacitaires étaient énoncés en termes généraux. Les modalités précises à suivre pour se doter de ces capacités n'avaient pas été arrêtées, car c'était aux pays membres qu'il incombait de les définir, tant individuellement que collectivement, dans le cadre du processus de planification de défense de l'Alliance.
Le processus de planification de défense
Le processus OTAN de planification de défense (NDPP) a été revu pour garantir que l'OTAN dispose de capacités de défense et de dissuasion militaires efficaces et qu'elle soit en mesure de couvrir la gamme complète des missions qui lui sont confiées.Le NDPP englobe plusieurs disciplines de planification, notamment les armements, les plans civils d'urgence, les C3 (consultation, commandement et contrôle), la logistique, les ressources, les plans nucléaires et la planification des forces. Les documents connexes, comme la Directive ministérielle, contiennent des orientations plus détaillées, tant sur le plan quantitatif que sur le plan qualitatif. Généralement établie tous les quatre ans, cette directive (dénommée « Directive politique » depuis la revue du NDPP en 2009) définit le niveau d'ambition de l'Alliance en termes militaires et précise les orientations politico-militaires au niveau stratégique se rapportant aux différents domaines. Ceci donne la base qui sert à définir les besoins spécifiques, dans le cadre du système de planification des forces de l'OTAN, à l'intention des pays membres qui participent à la planification collective de ces forces. Grâce à un processus de revue de défense, le système permet ensuite de déterminer la capacité des forces d'atteindre les objectifs de planification fixés.
Une nouvelle directive ministérielle, s'appuyant sur la Directive politique globale, a été approuvée en juin 2006. Elle cherchait à doter l'OTAN de la capacité de mener un plus grand nombre d'opérations de petite ampleur tout en gardant la possibilité d'effectuer des opérations d'envergure. En outre, les objectifs de planification allaient tenir compte à l'avenir de la poursuite de la transformation de l'Alliance, en vue d’améliorer l'aptitude de l'OTAN à diriger des opérations expéditionnaires du type de celles dans lesquelles elle était engagée.
Le mécanisme de gestion de la CPG
La mise en œuvre de la CPG, tant au sein de l'Alliance en tant que telle que par les Alliés eux-mêmes, était capitale. Elle devait conduire à l'élaboration de capacités mieux à même d’être utilisées pour les opérations et missions futures, ce qui devait permettre de garantir que l'Alliance puisse garder à la fois son efficacité, sa crédibilité et sa pertinence. C'est à cette fin qu'un mécanisme de gestion de la CPG a été mis en place en 2006.La mise en œuvre de la CPG portait sur deux aspects en particulier, à savoir : superviser et évaluer la réalisation effective des capacités requises, et améliorer les processus dont l'OTAN dispose pour définir, développer et fournir les capacités requises.
Adoption de la Directive politique globale
La CPG a été approuvée le 21 décembre 2005 par les vingt-six pays membres de l'OTAN. Elle a été ensuite adoptée par les ministres de la Défense de ces pays à la réunion qu'ils ont tenue en juin 2006 au siège de l'Organisation puis, au niveau politique le plus élevé, par les chefs d'État et de gouvernement, lors du sommet de Riga de novembre 2006.