De jeunes russes évoquent l'avenir des relations OTAN-Russie
De jeunes universitaires russes appartenant à des groupes de réflexion et à des universités de premier plan ont passé deux jours en Belgique, où ils ont rencontré des représentants de l'OTAN au siège de l'Alliance, à Bruxelles, et au Commandement allié Opérations, à Mons, les 19 et 20 novembre 2012.
Les discussions franches entre le groupe de quatorze jeunes russes et les représentants de l'OTAN ont porté sur les relations actuelles entre l'Alliance et la Russie, et sur les manières d'améliorer ces relations à l'avenir.
« Globalement, le problème est que la Russie se considère plus puissante qu'elle ne l'est vraiment », explique Igor Istomin, conférencier au Département d'analyse appliquée des affaires internationales de l'Université MGIMO auprès du ministère russe des Affaires étrangères. « Et les pays de l'OTAN se considèrent plus puissants que ne l'est l'Alliance. Il y a un manque de réalisme de part et d'autre. »
Le groupe a souligné que les contacts directs entre les personnes étaient essentiels pour construire de futures relations fortes et transparentes, mais qu'ils ne suffiraient pas à résoudre le problème.
La visite de deux jours était l'une des nombreuses visites effectuées au siège de l'OTAN par des personnes du grand public (étudiants, universitaires, politiciens), qui trouvent là l'occasion d'entendre des exposés et de participer à des discussions sur divers thèmes qui concernent l'Alliance.
Renforcement de la confiance
« La sécurité de la Russie et celle de l'OTAN sont indissociablement liées », a expliqué Petr Lunak, chef adjoint de la Section Relations publiques de la Division Diplomatie publique de l'OTAN. « Le sommet OTAN-Russie de Lisbonne a produit des résultats tangibles, en particulier sur la question de l'Afghanistan : le fonds d'affectation spéciale pour les hélicoptères, la lutte contre les stupéfiants, les accords de transit. »
« Nous continuons d'avoir des points de vue différents sur la défense antimissile, la Géorgie ou les forces conventionnelles en Europe, ou encore la Libye, mais cela ne doit pas nous empêcher de travailler ensemble dans d'autres domaines comme la lutte contre le terrorisme, pour n'en citer qu'un. En outre, parvenir à trouver une solution pour la défense antimissile pourrait vraiment changer les choses. Même certains spécialistes russes estiment que le système de défense antimissile de l'OTAN ne constitue pas une menace pour la Russie. »
« Il faudrait aussi encourager la coopération pratique en matière de cyberdéfense », souligne Oleg Demidov, jeune chercheur au Centre PIR. « Promouvoir les domaines susceptibles de faire l'objet d'une coopération pratique pourrait aider à renforce la confiance. »
« Dans une certaine mesure, les tensions entre l'OTAN et la Russie persisteront », explique Tatiana Anichkina, de l'Institut d’études sur les États-Unis et le Canada de l'Académie des sciences de Russie. « La seule manière d'y remédier est d'asseoir tous les décideurs à une même table. La question de savoir quelles personnes ou quels pays devraient s'y asseoir est - et continuera d'être - l'objet d'un débat permanent. »
« Il y a aura toujours un certain niveau d'insatisfaction, à moins que la Russie ne devienne membre de l'OTAN, ce qui serait le plus simple », ajoute Igor Istomin.