Une unité afghane conduit une opération nocturne

  • 05 Apr. 2012 -
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  • Mis à jour le: 12 Apr. 2012 16:37

Autour de minuit, des soldats afghans jaillissent de deux hélicoptères Chinook. Ils avancent, en file indienne, dans la profonde obscurité des sommets dénudés des montagnes. Seuls des aboiements de chiens brisent, de temps à autre, le silence de la vallée.

Ces soldats font partie de l’Unité de réponse aux crises (CRU), l’unité d’élite de la Police nationale afghane, engagée dans une opération de grande envergure visant à capturer un dirigeant taliban à Surobi, un district situé au nord de Kaboul.

Ils marchent pendant deux longues heures, ne rencontrant sur leur chemin que quelques petits villages agricoles, avec le clair de lune pour seul éclairage.

Le groupe de combat parvient enfin à un petit village. On pense que le commandant taliban et d’autres dirigeants de haut rang se trouvent dans cette zone, et on croit qu’ils disposent d’armes légères et peut-être d’armes plus modernes.

Éradiquer les insurgés

Se rapprochant alors d’une maison où les insurgés pourraient se dissimuler, les soldats prennent position, attendant l’ordre de donner l’assaut; les nerfs sont tendus.

Le signal est donné, et ils pénètrent par la porte d’une maison où la famille est endormie. Les soldats conduisent les femmes et les jeunes filles dans une autre pièce, et retiennent, pour les interroger, les suspects mâles.

Entre-temps, à l’extérieur de l’enclos, l’équipe découvre un certain nombre d’éléments servant à la fabrication d’engins explosifs improvisés (EEI), ainsi que des uniformes militaires afghans et américains, des documents en rapport avec l’insurrection, et du matériel radio.

Il n’est toutefois pas possible d’établir un lien entre les hommes et les matériels découverts, et le procureur décide de les remettre en liberté. Il semble que les talibans recherchés par la CRU se soient déjà enfuis de la maison.

Pendant l’interrogatoire, on peut soudain entendre des coups de feu autour de l’enclos, tandis que des hélicoptères Apache prennent à partie les talibans. On aura plus tard la confirmation que cinq chefs ont été tués, et que leur commandant a été blessé.

Les Afghans prennent la direction

Le district de Surobi a toujours revêtu une importance stratégique pour les talibans. Les petites communautés agricoles installées sur les hauteurs de la vallée d’Uzbeen fournissent aux insurgés une couverture leur permettant de s’infiltrer dans la région.

La CRU se déploie jour et nuit, et tous ses membres sont Afghans. Cette équipe, qui compte 300 hommes et ne bénéficie que de quelques conseils des Forces spéciales néo-zélandaises, a été appelée à faire face à un certain nombre d’attaques très médiatisées. ‘Nous avons fait un excellent travail jusqu’ici. L’ambassade britannique, l’Hôtel Intercontinental, le ministère de la Justice. Ces interventions ont été très importantes pour nous,’ déclare le commandant de l’Unité.

Les opérations nocturnes sont l’une des principales causes de friction entre le président Afghan Hamid Karzai et le gouvernement des États-Unis. Néanmoins, les responsables, tant américains qu’afghans, estiment que les missions nocturnes constituent la méthode la plus efficace pour désorganiser les activités des insurgés. Désormais, les Afghans prennent de plus en plus souvent la direction de ces opérations.