Une exposition et la publication de documents déclassifiés pour marquer le 50e anniversaire de la crise de Berlin

Le secrétaire général adjoint pour la gestion exécutive, M. l'ambassadeur William Eaton, a inauguré l'exposition en compagnie du représentant permanent adjoint de l'Allemagne auprès de l'OTAN, M. Ekkehard Brose.

« La construction du mur de Berlin était, à bien des égards, une métaphore de la barrière qui existait depuis de nombreuses années entre les pays, entre les sociétés et entre les idéologies », a déclaré l'ambassadeur Eaton. « Mais pour l'Allemagne, c'était plus que cela. C'était un rappel quotidien et amer de la barrière physique qui divisait le peuple allemand », a-t-il ajouté.

M. Brose a quant à lui parlé de l'isolement de Berlin-Ouest. « Comment ne pas trouver extraordinaire la situation qu'a connue pendant des décennies cette petite partie de la ville, comme un îlot parfaitement insolite au milieu de la RDA », a-t-il fait remarquer. Puis, faisant référence à la façon soudaine dont les Allemands de l'Est ont fait tomber cette barrière après des décennies d'isolement, M. Brose a ajouté : « C'est l'envie de se déplacer et de voyager librement dont étaient animés les 14 millions d'Allemands de l'Est qui a permis la destruction de cet imposant rempart. »

Mise en lecture publique de documents de planification OTAN

Ce n'est que vers la fin de l'année 1961 que l'Alliance a décidé de jouer un rôle plus actif dans le traitement de la crise qui allait mener à la construction du mur de Berlin.  Le Conseil de l'Atlantique Nord a alors chargé les autorités militaires de l'OTAN d'établir une série de plans de circonstance très secrets qu'il envisageait de mettre à exécution si une crise survenait. 

Les plans de circonstance pour Berlin (BERCON) établis par le commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR) prévoyaient des mesures terrestres et aériennes de protection des routes et des couloirs aériens donnant accès à la ville ainsi que, éventuellement, une démonstration de force mettant en œuvre des armes nucléaires, tandis que les plans de circonstance maritimes (MARCON) établis par le commandant suprême allié de l'Atlantique (SACLANT) prévoyaient d'exercer des pressions sur le bloc soviétique au travers de mesures applicables dans différentes mers du globe.

Les dossiers, qui se composent de près de quatre cents documents du Conseil et pièces de correspondance déclassifiés couvrant les années 1961 à 1968 ont été publiés sur le site web des Archives de l'OTAN (www.nato.int/archives/berlin).

En publiant ces documents sur leur site web, les Archives de l'OTAN autorisent pour la première fois la consultation et le téléchargement depuis l'internet de dossiers OTAN déclassifiés déjà en lecture publique.

L'ambassadeur Eaton a décrit les documents récemment mis en lecture publique comme « une véritable mine d'informations sur la crise de Berlin » pour les chercheurs, les bibliothécaires, les étudiants et toutes les personnes qui s'intéressent aux événements politiques et militaires de cette époque.  Il a précisé que cet ensemble de documents « permettait de mieux évaluer et saisir ces événements dans ce qu'ils avaient d'imprévisible », et qu'il fournissait « des analyses en temps réel effectuées par nos collègues de l'époque, mettant en valeur le rôle de l'OTAN, et les contributions uniques du Conseil, de notre Alliance militaire et des Alliés à titre individuel. »

À l'occasion de la publication sur l'internet de ces documents et de la commémoration du 50e anniversaire de la crise de Berlin, les Archives de l'OTAN ont lancé diverses initiatives, en complément de l'exposition :

• la projection du film « Background to Berlin », produit par l'OTAN en 1962,
• la publication d'une brochure commémorative
• et l'organisation, le 22 juin, d'un séminaire au cours duquel d'éminents historiens ont pris la parole.

Pour avoir accès sur l'internet aux documents susmentionnés ainsi qu'aux documents qui seront disponibles prochainement, on consultera le site web des Archives de l'OTAN (www.nato.int/archives).

Les chercheurs et les personnes s'intéressant à l'histoire de l'Organisation et qui souhaiteraient avoir pleinement accès aux milliers d'autres documents déclassifiés mis en lecture publique sont cordialement invités à venir les consulter dans la salle de lecture des archives de l'OTAN, au siège de l'Organisation, à Bruxelles.