Les autorités locales assurent la protection du patrimoine serbe au Kosovo

  • 16 May. 2011 -
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  • Mis à jour le: 19 May. 2011 17:06

La KFOR, la force de soutien de la paix dirigée par l’OTAN au Kosovo, assure la protection de certains sites culturels et religieux serbes qui ont été à plusieurs reprises la cible des extrémistes. La situation devenant plus stable sur le plan de la sécurité dans le pays, la KFOR, sur décision du Conseil de l’Atlantique Nord, a commencé en 2010 à transférer la responsabilité de ces sites aux autorités locales.

Le processus de transfert a été approuvé pour certains monastères situés dans des zones précises. Au nord de Decani, le monastère orthodoxe de Gorioc demeure sous la seule responsabilité de la police du Kosovo depuis décembre 2010. Là-bas, deux gardes locaux assurent, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, la protection de quatre nones et de deux moines serbes, tandis que des membres de la police du Kosovo, formés pendant deux mois par la KFOR, sont en faction devant l’entrée.

Le lieutenant Hassan Ceku, commandant par intérim du poste de police d’Istok, ville située près de Gorioc, explique : « La police du Kosovo a pour rôle principal de sécuriser le bâtiment et de contrôler toutes les personnes qui visitent le monastère. »

Pour le général de brigade Marco Serronha, commandant adjoint de la KFOR, les membres de la police du Kosovo sont de plus en plus professionnels : « La police du Kosovo s’est beaucoup améliorée ces dernières années. Aujourd’hui, elle s’efforce vraiment de travailler dans le respect des normes internationales. Bien sûr, il lui manque encore quelques capacités et compétences dans certains domaines, mais elle met tout en œuvre pour remédier à cette situation. »

D’autres monastères demeurent sous la protection de la KFOR pour le moment. C’est le cas du monastère orthodoxe de Decani, site du XIVe siècle inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. La KFOR assure, depuis 1999, la sécurité du site et des moines qui y vivent. Le monastère a fait régulièrement l’objet d’attaques, en particulier en 2004, année où nombre de sites religieux orthodoxes ont été pris pour cible par des extrémistes.

Vingt-six moines vivent encore à Decani, où ils vivent reclus par crainte d’être agressés. Tous s’accordent à dire que la KFOR leur est d’une grande aide. Frère Andrej confirme : « Les soldats nous aident non seulement en assurant notre sécurité, mais aussi en nous permettant de mener une vie normale. Par exemple, si nous devons nous rendre quelque part, ou sortir pour acheter quelque chose, nous avons besoin d’une escorte armée ».

Frère Andrej ajoute : « Les monastères sont souvent considérés par la majorité albanaise comme des avant-postes de la présence serbe ici au Kosovo. Ils sont ainsi la cible privilégiée de quelques extrémistes qui veulent peut être s’en prendre à la minorité serbe. »

Quoi qu’il en soit, la police du Kosovo va devoir se charger également de la sécurité du monastère de Decani. « À l’avenir, elle devra s’occuper de tous les aspects de la sécurité dans le pays parce que la KFOR ne va pas rester ici éternellement », conclut le général de brigade Serronha.