« L’Arctique reste essentiel à notre posture de dissuasion et de défense », déclare le président du Comité militaire de l’OTAN
Les 20 et 21 octobre 2023, l’amiral Bauer, président du Comité militaire de l’OTAN, s’est rendu en Islande pour participer à la 10e édition de l’Assemblée du cercle arctique. Lors de cette visite, il s’est également entretenu avec le ministre des Affaires étrangères, M. Bjarni Benediktsson, avec le chef d’état-major de la défense, M. Jonas Allansson, et avec l’ancien président islandais, M. Ólafur Ragnar Grímsson, qui préside actuellement l’Assemblée du cercle arctique.
Dans son discours introductif prononcé devant l’Assemblée du cercle arctique, l’amiral Bauer a d’abord exposé le point de vue de l’OTAN sur l’environnement de sécurité actuel de la région. « La concurrence et la militarisation accrues observées dans l’Arctique, qui sont tout particulièrement le fait de la Russie et de la Chine, sont préoccupantes. La fonte des glaces crée de nouvelles routes maritimes de nature à faciliter la circulation des gros navires et à réduire les temps de navigation. Nous ne pouvons pas naïvement fermer les yeux sur les éventuelles intentions malveillantes de certains acteurs de la région. Nous devons au contraire rester vigilants et nous préparer à l’imprévu », a-t-il déclaré.
L’amiral Bauer a ensuite exposé les implications du nouveau Plan régional Nord, rappelant que « ce plan, qui porte spécifiquement sur l’Atlantique et sur l’Arctique européen, relève de notre plus récent Commandement allié de forces interarmées, situé à Norfolk ». « Ce Commandement veille à ce que la posture des forces de l’OTAN soit de nature à faciliter les opérations dans l’Arctique et à renforcer la cohérence de la défense dans cette région. Cela garantit que nos forces et nos équipements pourront circuler entre les continents en période de conflit comme en temps de paix, et cela protège notre liberté de navigation », a-t-il indiqué dans son allocution.
Au cours de son entretien avec le chef d’état-major de la défense, M. Jonas Allansson, l’amiral Bauer s’est félicité du soutien que l’Islande apporte à l’OTAN. « Petit pays en superficie et en nombre d’habitants, l’Islande n’en contribue pas moins de manière significative à notre Alliance, et ce, de différentes façons – présence de moyens stratégiques de l’OTAN et des Alliés sur son territoire, déploiement de personnels islandais sur notre flanc est et renforcement de notre connaissance de la situation dans l’Atlantique Nord. À cela s’ajoutent un vrai leadership dans le cadre du programme pour les femmes, la paix et la sécurité, ainsi que le soutien que vous apportez à des partenaires clés comme l’Ukraine », a-t-il souligné.
Lors de sa rencontre avec le ministre des Affaires étrangères, M. Bjarni Benediktsson, l’amiral Bauer a rappelé le rôle essentiel que joue l’Islande dans la région en tant que pays membre de l’OTAN, mais aussi en tant que membre du Conseil de l’Arctique. « L’adhésion à l’Alliance de la Suède, après celle de la Finlande, signifiera que sept des huit membres du Conseil de l’Arctique feront partie de l’OTAN. Nous saluons le renforcement de la coopération, des investissements et de la vigilance de nos Alliés nordiques dans la région. Nous devons veiller à ce que l’Arctique, qui a toujours eu une importance stratégique pour l’OTAN, reste libre et navigable », a-t-il ajouté. L’amiral Bauer et M. Benediktsson ont également procédé à un échange de vues sur la sécurité à l’extérieur de la région arctique, notamment en relation avec la guerre en Ukraine et avec l’instabilité de la situation au Moyen-Orient.
Au cours de son entretien avec le président de l’Assemblée du cercle arctique, M. Ólafur Ragnar Grímsson, le président du Comité militaire a rappelé la qualité et l’intérêt du travail de cette plateforme, qui permet à ses responsables, à des acteurs de la région et à l’industrie de se réunir pour aborder les grandes questions relatives à l’Arctique. « L’Arctique a incontestablement gagné en importance ces dix dernières années, notamment en raison de ses ressources naturelles, de son potentiel maritime et de sa localisation stratégique. Il n’en reste pas moins un écosystème fragile qui souffre des effets du changement climatique. Le fait de réunir des experts de divers domaines pour partager des idées et des résultats de travaux, ou encore pour examiner les différents aspects de l’intérêt porté à la région, éclaire je l’espère les responsables et les aide à faire les meilleurs choix », a insisté l’amiral Bauer.