Retour sur la réunion des femmes ministres de la défense et ministres des affaires étrangères tenue en marge du Sommet de l’OTAN à madrid

  • 14 Oct. 2022 -
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  • Mis à jour le: 17 Oct. 2022 15:28

Alors que les ministres de la Défense des pays de l’OTAN se réunissent aujourd’hui pour d’importants débats touchant à notre sécurité commune, l’occasion nous est donnée de revenir sur le sommet que l’OTAN a tenu cette année à Madrid et de réfléchir au cap à suivre.

NATO Secretary General's Special Representative for Women, Peace and Security is Irene Fellin with Mélanie Joly (Minister of Foreign Affairs, Canada); Anniken Huitfeldt (Minister of Foreign Affairs, Norway); Ann Linde (Minister of Foreign Affairs, Sweden); Liz Truss (Secretary of State, United Kingdom); Thórdís Kolbrún Reykfjörd Gylfadóttir (Minister for Foreign Affairs, Iceland); Tanja Fajon (Minister of Foreign Affairs, Slovenia); Annalena Baerbock (Minister of Foreign Affairs, Germany) and Ludivine Dedonder (Minister of Defence, Belgium)

Le 30 juin dernier, en marge du sommet, la représentante spéciale du secrétaire général de l’OTAN pour les femmes, la paix et la sécurité (FPS), Irene Fellin, a rencontré les femmes ministres de la Défense et ministres des Affaires étrangères pour échanger des points de vue féminins sur les problématiques émergentes ayant des incidences sur l’OTAN, l’idée étant de galvaniser la prochaine génération de hauts responsables. Les ministres concernées, venues des pays de l’Alliance et de la Suède, proche partenaire, ont participé à une table ronde animée par Mme Fellin, avec pour toile de fond les changements profonds qu’opère actuellement l’Alliance.

La représentante spéciale du secrétaire général a mis en évidence les idées forces du débat, soulignant qu’il est certes indispensable de se réunir dans une telle configuration, mais qu’il faut éviter l’écueil consistant à fonctionner en vase clos. Annalena Baerbock, ministre allemande des Affaires étrangères, a souligné l’importance des réseaux de femmes, rejointe en cela par beaucoup d’autres. « Tant que la parité hommes-femmes n’aura pas été atteinte, de tels réseaux s’imposeront », a-t-elle déclaré.

La guerre d’agression que la Fédération de Russie mène contre l’Ukraine a été au cœur de la discussion. Les ministres présentes ont presque toutes exprimé leur préoccupation face à l’utilisation généralisée de la violence sexuelle liée aux conflits comme arme de guerre, notamment face au viol systématique des femmes, appelant à redoubler d’efforts pour que les auteurs de ces crimes soient sommés de rendre des comptes. « Puisse cette année 2022 être celle où nous unissons nos voix pour dénoncer avec force ces violences », a lancé la Britannique Elizabeth Truss, qui occupait alors les fonctions de ministre des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement et de ministre des Femmes et de l’Égalité.

Plusieurs ministres ont ajouté que les cyberattaques et le cyberespace, y compris les campagnes de désinformation, transforment les idées en armes et ciblent bien souvent les femmes. À l’heure où ces campagnes continuent d’influer sur l’environnement stratégique de l’OTAN, toutes les participantes sont convenues qu’il sera essentiel de tenir compte de la dimension de genre au moment d’évaluer leurs objectifs et leurs incidences.

Les ministres se réjouissent à la perspective de partager les fruits de leurs échanges avec celles et ceux qui formeront la prochaine génération de hauts responsables à l’occasion d’une campagne qui sera lancée en fin d’année. « Rien n’est plus novateur, ni plus révolutionnaire, que d’accorder à la cause des femmes, de la paix et de la sécurité une place centrale dans notre réflexion », a déclaré la ministre albanaise des Affaires étrangères, Olta Xhaçka. Son homologue slovène, Tanja Fajon, a quant à elle encouragé les femmes à « rester unies en affichant leur solidarité à l’égard des femmes ukrainiennes et des autres femmes à travers le monde » en ces temps troublés.

Cette réunion a non seulement permis de promouvoir l’action menée par l’Alliance dans le domaine FPS, mais elle a aussi marqué un moment historique pour l’OTAN, dont les pays membres n’ont jamais compté autant de ministres de sexe féminin. Il est d’une importance cruciale pour les femmes occupant des postes à responsabilité de disposer d’un forum leur permettant de se mettre en relation et d’échanger leurs idées. Cependant, nous devons à tout prix éviter de cloisonner nos efforts. Il est donc de la plus haute importance que nous nous efforcions à présent d’articuler l’agenda politique autour des enjeux FPS. Un leadership inclusif est l’unique condition de la réussite et de la mise en œuvre intégrale du programme FPS.