Les ministres de la Défense décident d'étoffer la Force de réaction de l'OTAN et de renforcer la défense collective
Ce mercredi 24 juin 2015, les ministres de la Défense ont pris des décisions clés en vue du renforcement de la défense collective de l'Alliance, notamment par l'accroissement des effectifs et de la capacité de la Force de réaction de l'OTAN. Le secrétaire général de l'Organisation, M. Jens Stoltenberg, a déclaré : « Nous venons de faire un pas de plus sur la voie de l'adaptation de l'OTAN à l'évolution de l'environnement de sécurité, toujours plus complexe ». Et il a ajouté : « Clairement, nous faisons beaucoup de progrès ».
Les ministres de la Défense des pays de l'OTAN ont pris des décisions concernant les composantes Air, Mer et Forces spéciales de la Force de réaction de l'OTAN (NRF) renforcée. L'effectif de la NRF comptera jusqu'à 40 000 hommes, augmentation majeure par rapport aux 13 000 hommes actuels. Les ministres ont en outre adopté des mesures visant à accélérer la prise de décision sur les plans politique et militaire, notamment en donnant au commandant suprême des forces alliées en Europe autorité pour, dès qu'une décision politique est prise, préparer des troupes à agir. Les Alliés ont également approuvé un nouveau concept de planification préétablie.
Ils ont fixé les derniers détails concernant l'établissement de six petits quartiers généraux en Bulgarie, en Estonie, en Lettonie, en Lituanie, en Pologne et en Roumanie. « Chacun d'eux aura un effectif d'une quarantaine de personnes et jouera un rôle clé dans la planification, les exercices et le soutien d'un renfort potentiel », a expliqué le secrétaire général. En outre, les ministres ont décidé d'établir un nouveau quartier général de soutien logistique interarmées pour faciliter l'acheminement rapide de forces si nécessaire.
« Nous évaluons actuellement les incidences précises des agissements de la Russie, et notamment de ses activités dans le domaine nucléaire », a indiqué le secrétaire général, ajoutant que l'OTAN réfléchissait à la manière de faire face aux menaces hybrides, notamment au moyen d'une coopération étroite avec l'Union européenne. « Nous ne cherchons pas la confrontation, et nous ne souhaitons pas une nouvelle course aux armements », a déclaré M. Stoltenberg, qui a souligné : « Nous souhaitons préserver la sécurité de nos pays... C'est notre travail ».
Le secrétaire général a salué le fait que la force à très haut niveau de préparation de l'OTAN « est maintenant opérationnelle » et que, l'an prochain, elle « sera disponible pour répondre rapidement à toute situation d'urgence ». Il s'est en outre réjoui de l'annonce faite par le secrétaire d'État américain à la Défense, M. Ashton Carter, concernant le prépositionnement d'équipements et d'éléments facilitateurs en Europe, démarche témoignant selon M. Stoltenberg d'un « véritable effort transatlantique de renforcement de la défense collective ».
Les ministres ont examiné les chiffres des dépenses de défense à la lumière de l'engagement pris par les dirigeants des pays de l'Alliance en septembre dernier d'augmenter ces dépenses au cours des dix prochaines années. « Le bilan est en demi-teinte », a déclaré le secrétaire général, ajoutant que « bien que des progrès aient été réalisés, il faut en faire davantage. ».
Les ministres de la Défense ont également approuvé un paquet pour le renforcement des capacités de défense destiné à la République de Moldova. Le secrétaire général a noté que les Alliés entendaient finaliser un paquet pour le renforcement des capacités de défense destiné à l'Iraq « aussi rapidement que possible ».