Des experts planchent sur les menaces chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires
Les incidents impliquant des armes chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires (CBRN) restent une réelle menace pour les populations à l'échelle mondiale. Dans un monde de plus en plus interconnecté, une prévention et une réaction efficaces dépendent d'une coopération entre les acteurs internationaux pour ce qui est de recenser les meilleures pratiques et de développer les capacités technologiques requises pour faire face à ces menaces. Des experts issus de pays de l'OTAN et de pays partenaires, ainsi que du Centre ADM de l'OTAN, se sont penchés sur les possibilités de coopération pratique dans ce domaine lors d'un atelier de trois jours organisé par le programme OTAN pour la science au service de la paix et de la sécurité (SPS), qui s'est tenu à Bruxelles du 22 au 24 octobre.
M. Jamie Shea, secrétaire général adjoint délégué de l'OTAN pour les défis de sécurité émergents, a mis en relief le caractère tangible de la menace posée par les agents CBRN : « Nous avons récemment été témoins de l'emploi odieux d'armes chimiques en Syrie, dont l'ONU a eu les preuves, et qui risque de briser un tabou sur l'emploi de ces agents et d'accroître la probabilité de voir de tels incidents se reproduire à l'avenir ».
La défense contre les agents CBRN figure au premier rang des priorités de la Division Défis de sécurité émergents de l'OTAN, qui favorise une coopération internationale à large échelle afin de relever de nombreux défis de sécurité actuels. Mme Deniz Yüksel-Beten, conseillère sénior SPS et coopération avec les partenaires, a insisté sur le fait que, sans une coopération régionale et internationale adéquate, il serait impossible de résoudre les différents problèmes que posent aujourd'hui les menaces CBRN.
L'atelier a rassemblé des experts de premier plan, qui ont planché sur la défense CBRN sous tous ses aspects. « Certains travaillent sur les contre-mesures médicales, d'autres s'intéressent aux aspects chimiques, tandis que d'autres encore se consacrent au volet biologique », a indiqué Mme Beten. Elle a ajouté que l'atelier avait été « une excellente occasion de développer un réseau d'éminents experts en vue d'une mise en commun de leurs idées pouvant déboucher sur de nouveaux projets qui renforceront la sécurité de tous ».
Ces experts ont échangé leurs vues sur les risques critiques de sécurité induits par les agents CBRN, sur les solutions technologiques les plus prometteuses, et sur les meilleures pratiques en matière de prévention et de réaction. Ils ont abordé des questions telles que la détection rapide des agents CBRN, la protection physique et la décontamination, ainsi que les contre-mesures médicales.
M. Eyüp Kuntay Turmuş, conseiller scientifique SPS, a mis en relief quelques-unes des recommandations concrètes qui ont été formulées dans le cadre de l'atelier, à savoir : « des technologies de détection mobiles et conviviales, qui améliorent la coordination entre les professionnels civils et militaires de la défense CBRN, ainsi qu'une communication rapide et efficace avec les populations en cas d'incident CBRN. » « De telles contributions nous sont très précieuses, car elles nous aident à soutenir les activités de défense CBRN les plus efficaces et les plus pertinentes dans le cadre du programme SPS », a-t-il ajouté.
Plus de 70 scientifiques et experts ont pris part à cet atelier, parmi lesquels de nombreux directeurs d'activités SPS toujours en cours ou déjà menées à bien dans le domaine de la défense CBRN.